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Claude Lévy (1895-1941) & Primavera (1912-1972) (éditeur)

Plat mural / coupe circulaire
Grès porcelainique
Modèle moderniste d'inspiration constructiviste à décor géométrique bleu et rouge sur fond d'émail craquelé blanc
Marque au cachet de Sainte-Radegonde au revers

Un modèle semblable est intégré à la collection du Printemps (voir bibliographie)

Manufacture de Sainte-Radegonde, Touraine, France
Vers 1924

Dimensions
Ø 29 x H 3,5 cm



Condition

Très bon état

Bibliographie
Modèle similaire référencé et reproduit in Augustin David, Jean-Louis Gaillemin, Céramiques de l'Atelier Primavera 1912-1960, Éd. Le Passage, Paris, 2015, pp. 35 & 110
Modèle similaire référencé et reproduit in Alain-René Hardy, Gérard Tatin, Primavera, l'Atelier d'art du Printemps, 1912-1972, Éd. Faton / Vingtième Plus, Paris, 2014 p. 343

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Claude Lévy (1895-1941) & Primavera (1912-1972) (editor)

Circular wall hanging dish / bowl
Porcelain stoneware
Modernist constructivit inspired model with blue and red geometric decoration on a white crackedglaze background
Mark on the reverse

A similar model is included in the Printemps collection (see bibliography)

Sainte-Radegonde factory, Touraine, France
Around 1924

Dimensions
Ø 29 x H 3,5 cm

Condition
Very good condition

Bibliography
Similar model referenced and reproduced in Augustin David, Jean-Louis Gaillemin, Céramiques de l'Atelier Primavera 1912-1960, Éd. Le Passage, Paris, 2015, pp. 35 & 110
Similar model referenced and reproduced in Alain-René Hardy, Gérard Tatin, Primavera, l'Atelier d'art du Printemps, 1912-1972, Éd. Faton / Vingtième Plus, Paris, 2014 p. 343

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Cette œuvre fait partie de notre focus Primavera : il faut toujours un hiver pour bercer un printemps dont voici un extrait: 

Notre périple continue en portant notre attention sur une pièce absolument contemporaine de la Lettre à l'amateur de céramique de René Guilleré: Un plat "d'apparat", plat mural ou coupe vide-poche dessiné vers 1924 et qui traduit une approche nouvelle de la céramique dans ce moment Art Déco. Une variante présentant un aplat grisé a été présentée à l'exposition Céramiques de l'Atelier Primavera 1912-1960, imaginée en 2015 sous la coupole du magasin du Printemps avec mon complice Jean-Louis Gaillemin. Ce "tableau constructiviste" est l'œuvre d'une figure légendaire et pourtant méconnue de l'Atelier Primavera: Claude Lévy (1895-1941). Parfois présentée à tort comme un homme, Claude Lévy est en réalité une femme. Et si, dans les documents d'époque, l’atelier insiste sur le qualificatif de "Mademoiselle", celle qui s'appelle en réalité Germaine Claude Lévy, est "architecte-décorateur" (sic!) et surtout une femme demeurée célibataire et donc libérée de la tutelle d'un homme dans une époque qui peine encore lourdement à l'accepter. Lorsqu'elle imagine ce modèle superbe, elle est la figure centrale de la première génération de Primavera. Les meneurs que sont René Guilleré et son épouse Charlotte Chauchet (c'est d'ailleurs Charlotte Chauchet son amie de longue date, qui signera son acte de décès en 1941) ont rassemblé autour d'eux une première équipe où s'active aussi Madeleine Sougez, Sigismond Olesiewicz, Marcel Guillemard, Édouard Chassaing, Louis Sognot ou encore Paule Petitjean.
À la création de cette œuvre, Claude Lévy est une femme de presque trente ans, elle imagine pour l'atelier des modèles radicalement novateurs qui insufflent à la création de Primavera un style inédit qui fera sa renommée internationale. Marquée par les avant-gardes artistiques, elle se nourrit autant des constructivisme et suprématisme soviétiques que des ballets russes de Serge Diaghilev (1872-1929) et elle élabore ainsi un répertoire formel moderniste -formes géométriques et thèmes contemporains- pour imaginer des pièces qui marqueront l'avènement du style Primavera.
Ce plat produit par à la fabrique tourangelle de Sainte-Radegonde acquise par le Printemps est un de ces grès remarquables qui témoignent de l'élan de Claude Lévy. Un décor de formes simple -disques, droites et courbes- s'articulent harmonieusement au sein du "vide" formé par une large surface blanche rythmée de la sublime couverte craquelée chère à cet atelier. La composition, délicatement posée en rouge et bleu, est très équilibrée; on y ressent l'influence ajustée de Malévitch et avec le recul on y décèle surtout la vigueur d'un moment dans lequel Primavera se donnait la tache ambitieuse d'incarner en France le renouveau d'une céramique d'art sous l'étendard révolutionnaire moderniste.

Pour découvrir davantage sur l'atelier Primavera, lisez notre article L'autre face de la Lune, le japonisme chez Primavera et regardez les archives de notre exposition de 2015 au Printemps à Paris, Céramiques de l'atelier Primavera (1912‑1960)