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Travail potier japonais
Fours de Tokoname

Boîte à encens Kogo pour la cérémonie du thé chanoyu
Grès en terre mêlées de type nerikomi taillé à cru
Signature sous la base
Boîte tomobako

Tokoname, Japon
Ère Shōwa (vers 1970)

Pièce unique


Dimensions
H 6 x L 8 cm (kogo)

Condition
Excellent état

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Japanese pottery work
Tokoname ware

Kogo incense box or incense case for chanoyu tea cemony
Raw-cut nerikomi-type stoneware
Signature under the base
Tomobako box

Tokoname, Japan
Shōwa era (circa 1970)

Unique Artwork

Dimensions
H 6 x L 8 cm (kogo)

Condition
Excellent condition

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Cette œuvre est présentée dans le cadre de l'exposition en ligne Le chant du monde, métamorphoses du vrai, deuxième chapitre de notre cycle Forme(s) simple(s).

Ce qui relie intimement la constellation des mondes variés qui nous intéressent à la galerie stimmung, c'est cette complicité que forme un rapport au matériaux et aux gestes que connaissent aussi bien l'art populaire ancien, le renouveau des arts décoratifs aux XIXe et XXe siècles, que certains artisanats actuels.
Nous intéresser à cette complicité, c'est nous donner les moyens de comprendre ce qui est à l'œuvre dans les gestes de l'art.

En s'attaquant à faire ces liens, le beau s'immisce, le beau et l'art, tout ce que le geste produit dans l'attention qui l'anime.

Dans cette pièce, magnifique nerikomi japonais transpire un rapport sublime à la terre.
L'humain interroge le minéral comme matériau disponible, sa main caresse l'argile, et le minéral devient le pivot d'une relation qui convoque la mémoire d'un terroir géologique. C'est un morceau de Terre que la main déplace.
Chaque terre dicte ses règles, ses possibles et la partie est toujours serrée pour l'artiste.
La terre ne se laisse pas facilement magnifier, elle impose une lecture, demande de l’attention pour se prêter à cette partie de cache-cache avec les souvenirs de sa vie.
Le céramiste porte son attention sur une terre, l'observe, la sélectionne et commence alors le ballet des outils pour inscrire cette matière dans une autre éternité. Dans le centre potier de Tokoname au Japon, les artisans se sont fait une spécialité de la terre mêlée. Ils puisent dans des veines de couleurs différentes des argiles qu'ils mélangent ensuite par pétrissage afin de générer de subtiles marbrures qui évoquent les strates géologiques. Qu'il la tourne -on parle alors de neriage- ou qu'il la modèle -comme ici en nerikomi- la terre est laissée nue, sans autre travail de mise en valeur de la terre que sa mise en forme. La beauté est perçue comme déjà-là, l'artisan est alors en charge de sublimer et d’exposer cette beauté qui sinon resterait invisible. Éloge de la terre, les pièces sont de merveilleux écrins cosmologiques qui à la manières des paysages miniatures, bonsaï et autres suiseki, disent un volonté de célébration du monde.
Ce faisant l'artisan nourri un rapport d'alliance avec "la nature" et s'arme pour le quotidien car au fond, l'usage des choses est toujours un usage de soi.