Mitate, sakabukuro, ancien fragment de sac à saké, Japon (fin d'époque Edo / début de l'ère Meiji)..Mitate, Sakabukuro, old fragment of sake bag, Japan (late Edo period / early Meiji period)
Vendu..Sold out
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Chef-d'œuvre ordinaire de l'art populaire
Travail d'art populaire japonais
Mitate (détournement)
Grand fragment de sac à pressoir pour le saké, Sakabukuro formant tableau textile
Cotonnade teintée au kaki shibu, reprises brodées sashiko (blanc et bleu marine)
Belle patine d'usage
Pièce unique
Japon,
Fin d'époque Edo / début ère Meiji
Dimensions
H 65 x L 46 cm environ
Condition
Très bon état, usures d'usage
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Ordinary masterpiece of folk art
Japanese folk art work
Mitate (diversion)
Large fragment of a sakabukuro sake press bag forming a textile work of art
Cotton fabric dyed with shibu khaki, sashiko embroidered covers
Beautiful patina of use
Unique piece
Japan,
Late Edo period / early Meiji era
Dimensions
H 65 x W 46 cm approximately
Condition
Very good condition, normal wear
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Ce œuvre textile est présentée dans le cadre de l'exposition en ligne Le chant du monde, métamorphoses du vrai, deuxième chapitre de notre cycle Forme(s) simple(s).
Ce superbe sakabukuro est une parfaite illustration de ce qui se trouve au cœur de ce deuxième chapitre. Ce que nous pouvons percevoir ici comme art est un simple fragment de sac à pressoir à saké.
Les Sakabukuro sont d'anciens sacs en coton épais utilisés jusqu'au début du vingtième siècle pour la fabrication du saké. Ces sacs accueillaient originellement le moromi, le mélange obtenu à la fin du processus de fermentation qui devait ensuite être pressé.
Ces sacs sont saturés d'une teinture traditionnelle japonaise au chaud brun tabac issue du kaki et appelée kaki shibu. Appliquée chaque été sur les sakabukuro pour ses propriétés imperméabilisantes et antiseptiques, cette teinture imprégnait le coton et marquait au fil du temps le coton d'effets de surimpression d eplus en plus denses. Pour les sakaburo les plus foncés, les japonais parlent poétiquement d'un coloris "terre d'ombre".
Face à une utilisation intensive, les sakabukuro étaient l'objet d'un soin et d'une attention rares tant que leur usage était judicieux sans attenter à la qualité du saké. Ainsi ornés de reprises brodées, de coutures sashiko, rapiécés, les sakabukuro offrent des jeux de couleurs, de broderies qui peu à peu en ont fait des objets de collection, témoignages d'une attention toute rare aux choses de peu et symboles d'une beauté fortuite.
Au degré zéro de la transformation, le fortuit s’expose ici comme l'art combiné de la nature et de l'intention. La seule conscience d'une beauté simple du tissu suffit à en faire une œuvre, la beauté est dans le regard et la sûreté du coup d’œil, n'est ni plus ni moins organique que la délectation du gourmet, il y a autour des deux jouissances le même flou, le même silence de la raison.
Dans la compréhension de la beauté, bien plus que la perception intellectuelle, c'est l'intuition qui est proche de l'essence. Le discernement intellectuel est moins essentiel à la compréhension de la beauté que l'intuition qui le précède car celui qui ne fait que savoir, sans voir, ne comprend pas le mystère.