Ancienne coupe à faire le pain / pétrin, art paysan, Angleterre (XIXe siècle)..Old wood carved bread & dought bowl, Peasant art, England (19th century)
Vendu..Sold out
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Chef-d'œuvre ordinaire de l'art populaire
Ancien travail paysan britannique
Grande coupe /pétrin monoxyle
chêne massif
Bassin creusé à la gouge et poli
Revers travaillé à la gouge
Superbe patine d'usage et restauration zinguée
Cette œuvre est un témoignage rare du savoir-faire paysan qui s'exerçait partout sur la planète jusqu'à l'imposition du modèle industriel occidental.
Se rendre sensible à cette beauté simple, c’est peut-être déjà choisir son camp: celui de la vérité des matériaux, de l'indifférence aux hiérarchies de l'art académique, le camp de ceux qui saisissent la beauté où elle est, comme l'outil d'un rapport au monde.
Îles britanniques, France
XIXe siècle
Pièce unique
Dimensions
L 75 x P 43,5 x H 14 cm
Condition
Très bon état - rares usures et taches (trace de feutre peu visible au revers) - usures dues aux anciennes attaques d'insectes xylophages (traité par sécurité depuis)
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Ordinary masterpiece of folk art
Old british peasant work
Large wooden bowl / one-block wooden tray
Solid walnut, sapwood and heartwood
Basin gouged
Superb use patina
This work is a rare testimony of the peasant know-how which was practiced everywhere on the planet until the imposition of the Western industrial model. Becoming sensitive to this simple beauty is perhaps already choosing your camp: that of the truth of the materials, of indifference to the hierarchy of academic art, the camp of those who grasp beauty where it is like the tool of a relationship with the world.
British islands, United-Kingdom
XIXth century
Unique piece
Dimensions
L 75 x W 43,5 x D 14 cm
Condition
Very good condition - rare wear and stains (pen mark on the backside) - some wears due to the attacks of wood-eating insects (treated again for security)
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Cette œuvre est présentée dans le cadre de l'exposition en ligne Le chant du monde, métamorphoses du vrai, deuxième chapitre de notre cycle Forme(s) simple(s).
Pourquoi la galerie stimmung -galerie spécialisée dans l'artisanat des dix-neuvième et vingtième siècle- s'intéresse t'elle encore à l'art populaire?
Comme souvent, poser la question, c'est déjà y répondre. C'est qu'il n'y a pas, dans mon esprit, de rupture intellectuelle entre les mondes qui m'intéressent. Et ce qui relie intimement ces mondes, c'est probablement le terreau que forme un rapport au matériaux et aux gestes que connait l'art populaire ancien et qui fonde l'essentiel des pratiques artisanales qui de la France, au Japon en passant par les pays du nord vont marquer le renouveau des arts décoratifs aux XIXe et XXe siècle.
À titre d'exemple, nous intéresser à cette coupe de l'art populaire britannique -par-delà sa beauté- c'est nous donner les moyens de comprendre ce qui fut à l'œuvre dans le renouveau de l'artisanat des années 1950.
Renouant avec un savoir-faire séculaire et presque oublié, une nouvelle génération d'artisans profite de la nouvelle donne de l'après-guerre, pour relire cet héritage.
Sensibles à cette force des matériaux que les anciens vénéraient avec respect et attention, ils trouvent une visibilité inédite, alternative, dans un monde où le plastique et les matériaux de synthèse tendent à s'imposer. Ces artistes vénèrent les rares témoignages matériels qu'ils peuvent croiser et séduisent alors une petite clientèle inspirée capable de saisir cette beauté sauvage sans artifice dont ils veulent réactiver la force.
Le bois devient une trace frappante de ce regard sensible que de rares artisans surent poser sur les forces en mouvement.
Alors la main de l'homme caresse le bois, et, selon l'essence de son choix, elle vise à rendre majestueux les reflets de la maille, le rythme des cernes, les accidents des nœuds, la rudesse de l'écorce.
Chaque pore, chaque fibre devient le pivot d'une relation à l'artiste qui convoque la mémoire d'un été sec, d'un hiver rude, d'une tempête sauvage ou d'un printemps inondé. La gouge et le couteau soulignent, coupent et creusent le bois en une étreinte intime.
Chaque essence dicte ses règles, ses possibles et la partie est toujours serrée pour le sculpteur. C'est bien de sculpture dont il est question.
Le bois ne se laisse pas facilement magnifier, il impose une lecture, demande de l’attention pour se prêter à cette partie de cache-cache avec les souvenirs de sa vie.
Le sculpteur porte son attention sur un morceau, l'observe, le sélectionne et commence alors le ballet des outils pour inscrire ce bois dans une éternité.
Ce faisant il nourri un rapport d'alliance avec "la nature" et s'arme pour le quotidien car l'usage des choses est un usage de soi.
Nous sommes ici en présence d'une coupe à boulanger anglaise comme il en a existé des milliers au travers de toute l'Europe. Qu'a-t'elle de spécial, m'a-t'on demandé? Avec quels critères en juger?
Ce qui en fait un trésor, c'est quelque chose d'intuitif mais de néanmoins partageable avec mes semblables. Il y aurait bien quelques critères techniques qui disent une qualité de fabrication, une attention, il y a aussi des aspects historiques qui dessinent un monde dans l'ombre projetée des choses, mais il y a surtout l'aura d'une beauté mystique -muette- qu'aucun critère ne saurait rendre mesurable.
Voilà mon point de vue et la conviction qui m'anime quand je cherche et choisi une pièce. Ses sublimes cernes sont pour moi l'écho d'une voix, d'une façon trop oubliée de penser l'eau, la terre, le blé, le feu qui prédestinent chacun à l’avènement du pain véritable.
Merci à toi Jonas ;-)