Tempat duduk, pierre "siège" de l'ethnie Atoni, Timor occidental (XXe siècle)..Atoni's folk "tempat duduk" stone seat, West Timor (XXth century)
Vendu..Sold out
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Chef-d'œuvre ordinaire de l'art populaire
Travail de l’ethnie Atoni
Siège d'appoint tempat duduk
Pierre sélectionnée
Patine d'usage, macule
Soclage occidental
Timor occidental
XXe siècle
Pièce collectée dans les années 1970
Dimensions
H 45 x L 28 x P 7 cm (hors socle) / H Totale 52 cm
Condition
Très bon état, usures d'usage
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Ordinary masterpiece of folk art
Craft of the Atoni ethnic group
Tempat duduk booster seat
Selected stone
Patina of use
(Western base)
West Timor
XXth century
Ethnographical artefact collected during the 1970s
Dimensions
H 45 x W 28 x D 7 cm (excluding base) / Total H 52 cm
Condition
Very good condition, wear
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Cette œuvre est présentée dans le cadre de l'exposition en ligne Le chant du monde, métamorphoses du vrai, deuxième chapitre de notre cycle Forme(s) simple(s).
Cette pièce étonnante est une parfaite illustration de ce qui se trouve au cœur de ce deuxième chapitre. Ce que nous pouvons percevoir ici comme art est une simple pierre soclée. Simple pierre mais pas n'importe laquelle.
Son socle est le fruit du regard occidental qui pour l'exposer, pour l'insérer dans une muséographie ethnologique le décontextualise, mais son histoire commence bien avant ce geste statutaire de l'occident.
Cette pierre est en réalité un siège. Chez les Atoni, point de fauteuils, des pierres plates et sélectionnées sont disposées à même la terre battue dans la maison commune. Outils de confort, ces petits supports sont devenus au fil des années de merveilleuses pierres patinées qui évoquent au regardeur occidental les plus beaux marbres, les pierres de rêves, les paésines et autres outils de contemplation qui jalonne l'histoire des civilisations. Cette contemplation nous susurre quelque chose de « cette convergence entre la recherche de la connaissance et le sentiment de la beauté du monde » comme le dit Augustin Berque.
Au degré zéro de la transformation, le fortuit s’expose ici comme l'art combiné de la nature et de l'intention. La seule conscience d'une beauté simple de la pierre patinée, maculée par le geste, par le frottement anodin de la peau suffit à en faire une œuvre que le regard célèbre. La beauté est d'abord dans le regard et la sûreté du coup d’œil, n'est ni plus ni moins organique que la délectation du gourmet, il y a autour des deux jouissances le même flou, le même silence de la raison.
Dans la compréhension de la beauté, bien plus que la perception intellectuelle, c'est l'intuition qui est proche de l'essence.
Le discernement intellectuel est moins essentiel à la compréhension de la beauté que l'intuition qui le précède car celui qui ne fait que savoir, sans voir, ne comprend pas le mystère.
Sur la communauté Atoni: Les Atoni, également connus sous le nom d'Atoin Meto , d'Atoin Pah Meto ou de Dawan sont un groupe ethnique établi à Timor , dans le Timor occidental indonésien et dans l'enclave timoraise d'Oecussi-Ambeno.
Vivant dans des villages de cinquante à soixante habitants, chaque village est entouré d'une clôture en pierre ou d'arbustes, avec des champs et des cages à bétail à sa périphérie. Les maisons forment généralement un groupe circulaire ou suivent la route le cas échéant.
L'ethnographie récente a décrit leur culture remarquable par son symbolisme spatial, associé à une dichotomie entre les sexes. Le principe homme-femme est important, comme dans la dualité soleil-terre, lumière-obscurité, ouverture-fermeture, saison sèche-saison humide, extérieur-intérieur, centre-périphérie, séculier-sacré, droite-gauche, etc. Ce système symbolique configure la spatialité des maisons Atoni et l'ordre social de la communauté.