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Jean Mégard (1925-2015), membre du Groupe Espace (1951-1963)

Grand vase ansé
Faïence stannifère
Décor abstrait polychrome à motifs de formes libres
Signature manuscrite dans un cartouche sous la base "J. Mégard Biot-52"

Biot, France

1952

Pièce unique

Dimensions
H 33 cm

Condition
Excellent état

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Cette œuvre est présentée dans le cadre de l'exposition Einstein on the beach, archéologie de la forme libre, premier chapitre de notre cycle Forme(s) simple(s).

Cette œuvre unique au coloris corbuséens du rare Jean Mégard, seul potier signataire du manifeste du Groupe Espace, est un bel exemple de la manière par laquelle ses instigateurs André Bloc et Félix Del Marle cherchent à renouer avec la « synthèse des arts » chère au Bauhaus. Ils veulent fonder « l’harmonieux développement de toutes les activités humaines » dans la vie quotidienne. Ce que raconte ce vase merveilleux c'est ce moment où des figures comme Étienne Béothy, Sonia Delaunay, Jean Dewasne, Remy Le Caisne, Jean Gorin, Edgard Pillet, Ionel Schein, Nicolas Schöffer, Pierre et Véra Székely, Victor Vasarely, Jean Weinbaum ou encore Jean Prouvé pensent un collectif qui appréhende l'art comme phénomène social, comme médiatisation dans la vie quotidienne. Ce que dit ce vase c'est cette élan transdisciplinaire riche d’expérimentations de styles, de techniques, de matériaux et de supports divers et variés, orienté vers la recherche d’une nouvelle spatialité et d'un usage intense de ses possibilités.

Biographie

Jean Mégard a trouvé sa vocation dès l'âge de 12 ans, en visitant l'exposition universelle de 1937 à Paris où il découvre certaines orientations de l'art qu'interrogent Picasso, Braque, Léger, Laurens ou encore Giacometti.
Formé en architecture à l'école des Beaux-Arts de Paris, il se tourne vers le dessin avant de s'intéresser plus particulièrement au volume et à la sculpture.
Celui qui disait : "L'art est un mystère, une aspiration de l'homme qui se poursuit dans le monde entier depuis qu'il existe des hommes. C'est merveille !" fut dès lors un discret mais extraordinaire porteur du renouveau artistique de l'après-guerre.

La céramique se trouve propulsée rapidement au centre des ses perspectives de recherche, à la fois support et volume, incarné dans l'usage quotidien et auxiliaire de l'espace architecturé, elle lui permet de faire état de ses recherches et d'exprimer un idéal sensible quotidien.
Dès 1953, il a la joie d'une exposition personnelle à la galerie MAI. La même année, il partage l'affiche avec Élisabeth Joulia et Valentine Schlegel à la galerie La Roue.
En 1954, En cohérence avec son parcours et ses aspirations dans le champ artistique, il se rapproche d'André Bloc pour militer au sein du Groupe Espace.

Ses activités au sein du Groupe Espace le conduiront plus d'une fois à concevoir de la céramique architecturale. Il obtiendra ainsi une médaille d'argent à la dixième Triennale de Milan pour une céramique monumentale intégrée à la maison expérimentale du grand architecte brutaliste italien Vittorio Vigano.
Durant la période 1952-58, il n'abandonne pas pour autant la peinture, exposant dans de nombreux salons parisiens, en compagnie des grand abstraits de l'époque.
Fin 1958, il quitte Biot pour Puyricard, à côté d'Aix-en-Provence, pour ne faire quasiment que de la peinture et de la sculpture, participant à divers salons parisiens, tels celui de Mai et de la Jeune Sculpture.
Il n'abandonne pas pour autant la céramique mais se consacre uniquement à des projets architecturaux.
En 1990, la fondation Vasarely présente une grande exposition rétrospective de son œuvre peint.