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Fours de Seto

Bol à thé Yamachawan ou Yama-Chawan "bol en forme de montagne"
Pièce archéologique
Grès tourné et déformé
grès nu sans couverte de type Sue, projections de cendres végétales sur le lèvre
Cuisson au bois

Préfecture de Aichi, Japon
Époque de Heian à Kamakura (784 à 1333)


Dimensions
L 16 x P 14 x H 6 cm

Condition
Très bon état - traces d'usage (socle en marbre non inclus)

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Cette œuvre est présentée dans le cadre de l'exposition Einstein on the beach, archéologie de la forme libre, premier chapitre de notre cycle Forme(s) simple(s).

Marquants par leur silhouette gracile et mouvementé les yamachawan sont aussi les plus anciennes poteries du thé de l'histoire ancienne du Japon. Leur forme organique est l'un des premiers exemples d'artefact mobilisant dans ses contours cette appréhension de la forme libre.
Produits durant les périodes Heian, Kamakura et Muromachi (794-1573) ces Yama-Chawan (bol à thé en forme de montagne) ont été trouvés sur de nombreux sites de fours archéologiques.
D’apparence simple, presque frustre, ces bols sont le plus souvent nus, seulement rehaussés de projections de cendres végétales issues de la cuisson.
À partir de l'ère Heian au début du dixième siècle, la céramique nippone produits dans de nombreux sites des préfectures de Aichi et Gifu de nombreux ustensiles: des tasses, des assiettes, des bols, des urnes et des vases, des pierres à encre et des cloches, mais aussi des outils rituels pour les enseignements du bouddhisme.
À partir de la fin de l'ère Heian, la fabrication de poterie non émaillée de type sue prend de l’ampleur. Notamment cette production de bols tournés Yama-Chawan fruits d'un geste simple et répété témoignant de l'art du potier. Si au départ, seuls la noblesse, les représentants du gouvernement, les temples et les sanctuaires, ainsi que quelques riches commerçants avaient accès à ces biens, à partir de la seconde moitié du dixième siècle, les guerriers et le peuple purent en jouir. 

Aujourd'hui, ces pièces apparaissent comme de véritables synthèse de la pensée du wabi-sabi. Devant nos yeux trop peu exercés à ces principes éthiques demeurent les plus élégants de ces bols. Ces œuvres sélectionnées par le temps et le regard instituant des maîtres de thé sont devenues entre les mains des grandes familles aristocratiques et guerrières des œuvres parfaitement adaptées à l'art du thé. Témoignages importants, les amateurs se disputent ceux qu'une subtile déformation et que d'aléatoires dépôts de cendres ont magnifiés pour en faire des ustensiles recherchés, symboles microcosmiques d'une beauté simple, archaïque et millénaire.