Masques‑crânes cérémoniels totémiques de l'ethnie Atoni, Timor occidental (XXe siècle)..Set of 5 ceremonial Atoni's totemic skull masks, West Timor (XXth century)
Vendu..Sold out
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Chef-d'œuvre ordinaire de l'art populaire
Travail de l’ethnie Atoni
Masques-cranes votifs, Kepala
crâne de cochon sauvages de la jungle timorienne découpé et gravés à décor de visages
Patine d'usage, macule
Village de Fenun ou Anin, Timor occidental
XXe siècle
Pièces collectées dans les années 1970
Dimensions
H 25 à 28 cm
Condition
Très bon état, usures d'usage
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Ordinary masterpiece of folk art
Craft of the Atoni ethnic group
Kepala, votive skull masks
skull of wild pigs from the Timorese jungle cut out and engraved with decoration of faces
Patina of use, macule
Fenun or Anin village, West Timor
XXth century
Pieces collected in the 1970s
Dimensions
H 25 to 28 cm
(Western base)
Condition
Very good condition, wear
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Cette œuvre est présentée dans le cadre de l'exposition en ligne Le chant du monde, métamorphoses du vrai, deuxième chapitre de notre cycle Forme(s) simple(s).
Ces pièces étonnantes sont une parfaite illustration de ce qui se trouve au cœur de ce deuxième chapitre. Ce que nous pouvons percevoir ici comme art sont les crânes décorés des cochons sauvages que conservent les tribus Atoni du Timor dans l'intimité de leurs demeures. Ces masques (non destinés à être portés mais plutôt accrochés aux murs et poutres) sont des outils cérémoniels, les Atoni tuent traditionnellement et rituellement des animaux pour les cérémonies importantes de leur vie sociale telles que les mariages ou les funérailles mais aussi comme source de nourriture.
Se percevant dans un rapport d'alliance à la nature, les Atoni ont une longue tradition de sculpture sur os et corne visant à imprégner les crânes des esprits totémiques gardiens de l'éthnie Atoni. Les esprits sont ainsi célébrés et hébergés en contrepartie de leur sacrifice vital à la communauté.
Ces masques sont la marque de la célébration d'une relation qui n’infériorise pas le cochon, mais en fait l'outil d'une force d'individuation pour les humains qui, en le mangeant sont respectueux de sa vie, du coût et de la force symbolique de sa mise à mort et du respect qu'elle doit imposer. Comme tous les peuples animistes, les Atoni savent que l’entièreté du vivant est en parenté avec eux. Avoir conscience de cette parenté pose nécessairement la question du partage de la Terre avec ses parents. Cela n'implique nullement qu'il est défendu de manger des animaux mais pose la question des égards qui sont nécessaires pour chasser et manger décemment des êtres avec lesquels nous sommes en parentés.
Aimer le cosmos, détordre les images qui nous font oublier que nous sommes vivants parmi les vivants, interroger leur être-au-monde c'est ainsi entrer dans un ouvert, c'est aimer les histoires et humer un rapport au monde et au temps inédit.
Sur la communauté Atoni: Les Atoni, également connus sous le nom d'Atoin Meto , d'Atoin Pah Meto ou de Dawan sont un groupe ethnique établi à Timor , dans le Timor occidental indonésien et dans l'enclave timoraise d'Oecussi-Ambeno.
Vivant dans des villages de cinquante à soixante habitants, chaque village est entouré d'une clôture en pierre ou d'arbustes, avec des champs et des cages à bétail à sa périphérie. Les maisons forment généralement un groupe circulaire ou suivent la route le cas échéant.
L'ethnographie récente a décrit leur culture remarquable par son symbolisme spatial, associé à une dichotomie entre les sexes. Le principe homme-femme est important, comme dans la dualité soleil-terre, lumière-obscurité, ouverture-fermeture, saison sèche-saison humide, extérieur-intérieur, centre-périphérie, séculier-sacré, droite-gauche, etc. Ce système symbolique configure la spatialité des maisons Atoni et l'ordre social de la communauté.