
Vase boule moderniste par Paul Jacquet pour Primavera, France (vers 1922-23)..Modernist ball vase by Paul Jacquet for Primavera, France (circa 1922-23)
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Paul Jacquet (1883-1968) pour Primavera (1912-1972) (éditeur)
Vase boule
Terre vernissée
Modèle moderniste à décor géométrique de bandes
Marque manuscrite "Primavera" sous la base
Annecy, Savoie, France
Vers 1922-23
Ø 12 cm
Condition
Bon état - usures
Bibliographie
Modèle similaire référencé et reproduit in Alain-René Hardy, Gérard Tatin, Primavera, l'Atelier d'art du Printemps, 1912-1972, Éd. Faton / Vingtième Plus, Paris, 2014, p. 428
Sur Primavera voir aussi Augustin David, Jean-Louis Gaillemin, Céramiques de l'Atelier Primavera 1912-1960, Éd. Le Passage, Paris
Modèle similaire référencé et reproduit in Primavera, l'éclosion de la céramique moderne, Galerie Anne-Sophie Duval, Paris, 2013
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Paul Jacquet (1883-1968) for Primavera (1912-1972) (editor)
Ball-shaped vase
Slipware
Modernist model with abstract striped décoration
Handmarked on the reverse “Primavera”
Annecy, Savoie, France
Around 1922-23
Dimensions
Ø 12 cm
Condition
Good condition - some wears
Bibliography
Some models by Jacquet reproduced in Alain-René Hardy, Gérard Tatin, Primavera, l'Atelier d'art du Printemps, 1912-1972, Éd. Faton / Vingtième Plus, Paris, 2014 pp. 334 (fig. 505) & 388
About Primavera see also Augustin David, Jean-Louis Gaillemin, Céramiques de l'Atelier Primavera 1912-1960, Éd. Le Passage, Paris, 2015
Primavera, l'éclosion de la céramique moderne, Galerie Anne-Sophie Duval, Paris, 2013
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Cette œuvre fait partie de notre focus Primavera : il faut toujours un hiver pour bercer un printemps dont voici un extrait:
L'atelier Primavera n'a pas toujours produit seul ses pièces céramiques. En effet dans l'esprit de ses premiers animateurs René Guilleré et Charlotte Chauchet, Primavera articulait la double ambition de faire advenir une production novatrice, aux prises avec l’esthétique de son présent en imaginant directement des œuvres pour ses propres circuits de production (Sainte-Radegonde notamment) mais mobilisait également certaines figures stimulantes de la scène céramique française d'alors.
Ainsi de Paul Jacquet (1883-1968), installé à Annecy et rénovateur de la terre vernissée savoyarde à ce quart temps du vingtième siècle. Sa démarche est passionnante, fièrement attaché à la production régionale séculaire de Savoie, le potier est rapidement remarqué à Paris pour la sûreté de son geste, la beauté simple de ses motifs réalisés au barolet (une sorte de poire) et la gamme sourde et pleine de tendresse de ses couleurs. Comme tous les potiers en terre vernissée, Jacquet mobilise la terre, seule une couverte transparente vitrifie et souligne une gamme colorée composée intégralement de terre aux teintes naturelles ou colorées d'oxydes. Le potier peint littéralement avec de la terre des motifs simples, souvent géométriques, qui ne cherchent plus tant à "faire décor" qu'a épouser la forme pour la souligner, la révéler, la magnifier.
À peu près à la même époque, Jacquet est triplement sollicité sur la scène parisienne: outre sa collaboration discrète à quelques rares modèles de Primavera, il est le praticien de Francis Jourdain et de René Herbst, les décorateurs phares de l'UAM (Union des Artistes Modernes). Tous ont vu dans sa manière une expression mise à jour des grand principes de l'Arts & Crafts, ou plus largement des clefs de compréhension du mouvement de renouveau des arts décoratifs. L'attention qu'il mobilise, loin de constituer un paradoxe, s'explique car ces "modernes" sentent que la redécouverte de folklores locaux, anciens, démocratiques et simples sont des nécessités pour penser une modernité alternative affranchie du possible tropisme productiviste. Que ce soit Jourdain ou Guilleré, on sent bien à Paris que Jacquet a un souffle entre les mains. Son art est l’expression qu'une autre modernité réelle peut rimer avec l'élan populaire, que ça n'est pas seulement l'avènement de la machine, du futur design et de la production industrialisée qui permettront d'autres respirations mais bien au contraire, comme commence à le penser certains esprits, un mouvement de concentration autour de la question de "l'art populaire". C'est bien à partir de ce constat que la gauche organisée autour de Jean Giono prend de l'ampleur au fil de la décennie suivante avant d'être balayée par la vague fasciste de la collaboration vichyste et la récupération opportuniste de ses thèmes. C'est la génération des nouveaux bornois qui réactivera cette approche dans l'immédiat après-guerre.
Cet humble vase est une balise d'un tel élan à l'œuvre en ce début des années 1920, il est un jalon essentiel, un rare et simple exemple de ce bel esprit mais aussi des espaces multiples, polymorphes que Primavera arpentera à partir de cette intuition.
Pour découvrir davantage sur l'atelier Primavera, lisez notre article L'autre face de la Lune, le japonisme chez Primavera et regardez les archives de notre exposition de 2015 au Printemps à Paris, Céramiques de l'atelier Primavera (1912‑1960)