Rare épi de faîtage en grès du bas-Berry, France (fin du XVIIIe / début du XIXe siècle)..Rare freeform stoneware roof finial from Duchy of Berry, France (late 18th / early 19th century)
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Chef-d'œuvre de l'art populaire
Rare manchon supérieur d'épi de faîtage
Modèle pédonculé formé d'une boule ouvragée "à la molette" d'un décor tournant et surmonté d'un téton
Grès tourné
Décor à la glaçure de cendres et d'argile délayée
Probablement Bas-Berry, France
Fin du XVIIIe / début du XIXe siècle
Pièce unique
Dimensions
H 48 x Ø 24 cm
Bibliographie
Voir in De la terre au ciel, les épis de faîtage en France méridionale, P. Duchein, Massin, 2003, pp. 40 et suivantes.
Voir in Les grès anciens du Berry, leur rôle dans la vie des hommes de Verneuil-sur-Igneraie au Chêtelet en Berry du 17e siècle au milieu du 22e siècle, G. Vincent, Alice Lyner Editions, 2009.
Condition
Très bon état, usures normales
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Folk art masterpiece
Rare upper ridge wedge / roof finial element
Pedunculate model formed of an ornate ball topped with a nipple
Thrown stoneware
Ash glaze
Probably Bas-Berry, France
Late 18th / early 19th century
Unique piece
Dimensions
H 48 x Ø 24 cm
Bibliography
See in De la terre au ciel, les épis de faîtage en France méridionale, P. Duchein, Massin, 2003, pp. 40 et suivantes.
See in Les grès anciens du Berry, leur rôle dans la vie des hommes de Verneuil-sur-Igneraie au Chêtelet en Berry du 17e siècle au milieu du 22e siècle, G. Vincent, Alice Lyner Editions, 2009.
Very good condition, normal wear
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Cette œuvre est présentée dans le cadre de l'exposition Einstein on the beach, archéologie de la forme libre, premier chapitre de notre cycle Forme(s) simple(s).
Notre exemple est un modèle de simplicité, où s'éclaire la beauté d'un geste maitrisé, discret, où l'ornementation se laisse oublier au profit de la beauté et de l'humilité. Montrer cette œuvre dans le cadre du cycle forme(s) simple(s), c'est assumer ce que les formes organiques, molles produisait de meilleur dans l'artisanat ancien. Bien avant la "globulisation" de l'ornement, bien avant le répertoire organique / biomorphique de l'ère atomique, le potier du bas-Berry parle pour son travail de Manchon, de pédoncule, de téton. La forme surgit de l'évidence du tournage, elle est une détente dans le geste, l'expression d'un savoir-faire laborieux oublié au profit d'une joie légère dans l'exécution. Elle est surtout une idée de la beauté simple.
A l'origine, avant de devenir des pièces signifiantes des collections d'arts populaires, les épi de faîtage étaient d'abord de rares témoignages de l'artisanant et du mode de vie rural. Simple éléments architecturaux, ils sont devenus sous l'influence de l'historiographie portée notamment par les travaux de Georges-Henri Rivière et Jean Cuisenier au MNATP, de Jean Favière au Musée du Berry, des œuvres digne d'admiration.
Par un basculement qui évoque pour moi le Mitate nippon, ce terme, qui veut dire littéralement « instituer (tate) par le regard (mi) » et qui acte le déplacement d'un usage et d'une fonction par l'élection d'une chose à une nouvelle place; autrement dit l'idée de porter un regard nouveau et différent sur une chose connue; ces œuvres quotidiennes du génie artisanal sont devenues des repères, témoins alertes d'un mode de vie disparu.
L'épi de faîtage, également appelé poinçon, est une pièce ornementale formée d'une base et d'un ou de plusieurs éléments (appelés manchons) enfilés sur une tige métallique placée aux extrémités d'un faîtage de toiture, soit à la pointe, soit aux extrémités de la ligne de faîte.
À l'origine, l'épi de faîtage a d'abord une nécessité fonctionnelle : assurer l'étanchéité de la charpente traditionnelle de la toiture en couvrant et protégeant la partie saillante (l’aiguille) du poinçon unique ou des poinçons alors extérieurs des toitures à quatre pans ; elle a pris par la suite une dimension décorative (typiquement lorsque l'épi est placé en avant-corps d'un pignon de ferme).
Sa présence en Occident est attestée dès le XIe siècle (un simple pot en terre retourné est représenté sur des miniatures et la tapisserie de Bayeux). Aux XIIIe et XIVe siècles, on utilise des épis d'abord en terre cuite brute puis les siècles suivants en terre cuite vernissée, en plomb et en faïence émaillée qui apportent la polychromie. D'abord ronds pour offrir moins de prise au vent, ils sont progressivement décorés de motifs floraux, d'animaux ou de masques (faisant office d'armoiries du propriétaire de maisons même modestes, excepté les épis en plomb réservés aux nobles jusqu'au XVe siècle) et souvent surmontés de girouettes (privilège royal jusqu'à la Révolution).