• Description
• Lire la suite..Read more

....

Objet usuel népalais

Large pot monoxyle en bois sculpté et orné pouvant former un vase
Pot à lait ou à beurre de Yak 
Ancienne patine d'usage

Népal, Région des Hautes Terres
Première moitié du XXe siècle

Dimensions

H 26,5 x L 30 x Ø 19 cm



Condition

Très Bon état - quelques usures et taches

..

Nepalese ethnographical object

Large monoxyle carved and ornate wooden pot
Yak butter or milk jug
Old patina of use

Nepal, Highlands Region
First half of 20th century

Dimensions
H 26.5 x L 30 x Ø 19 cm

Condition
Very good condition - some wear and stains

....

Sur ce sujet lire aussi notre article sur l’art du bois: Quand la mémoire va chercher du bois mort.

Au début des années 1990, catalogues de collectionneurs et expositions ont institué un nouveau genre esthétique, l’art primitif himalayen. Par-delà les narrations, les expositions, les catalogues de vente et de collectionneurs qui ont construit les récits d’origine de ces objets en les dépouillant des conditions marchandes de leur découverte dans les années 1960-70, et en forgeant l’écart propice à leur reconnaissance sur le marché spécifique de l’art primitif, il faut nous resituer face à ces objets.
Loin des mythologie à l’œuvre dans la médiation occidentale qui en appelle aussi bien à la transcendance bouddhique et au chamanisme primordial, ces objets sont surtout l'expression d'un mode de vie et d'un rapport au territoire que la zomia des hautes terres himalayenne reflète comme tout espace autonome.

Objets usuels, quotidiens, équivalents de nos pots en grès de Puisaye, ces pots sont des objets manipulés quotidiennement dans un usage simple et précis.
Confectionnés à l'origine avec l'attention requise pour l'usage qui en est attendu par l'artisan, ils cherche à remplir leur fonction et leur ornementation est l'expression du souci de bien faire, joliment et de la joie déposée depuis la nuit des temps dans le geste artisanal.
Pour le lire à notre endroit, on peut voir le lien avec des pratiques existantes dans nos espaces. Des pratiques qui dans l'usage attendu mobilisent la main de l'homme caressant le bois, et visant à rendre honneur dans l'usage aux reflets de la maille, au rythme des cernes, aux accidents des nœuds ou à la rudesse de l'écorce.
Chaque pore, chaque fibre devient le pivot d'une relation à l'artisan qui convoque la mémoire d'une relation, d'un climat, d'un été sec, d'un hiver rude, d'une tempête sauvage ou d'un printemps inondé. Les outils soulignent, coupent et creusent le bois en une étreinte intime.
Chaque essence dicte ses règles, ses possibles et la partie est toujours serrée pour le sculpteur. C'est bien de sculpture dont il est question.

Le bois ne se laisse pas facilement magnifier, il impose une lecture, demande de l’attention pour se prêter à cette partie de cache-cache avec les souvenirs de sa vie.
Le sculpteur porte son attention sur un morceau, l'observe, le sélectionne et commence alors le ballet des outils pour inscrire ce bois dans une éternité.
(...)
Notre pot à lait est un bel exemple de cet artisanat exigeant. Sa vigueur toute sauvage, sa force simple sont directement héritées de la bille de bois qui l'a vu naître et dont elle est résonance ici et maintenant.