Grande coupe d'Alexandre Kostanda, France (vers 1960)..Large Bowl by Alexandre Kostanda, France (circa 1960)
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Alexandre Kostanda (1921-2007)
Grande coupe oblongue
Terre de Cluny et terre rouge de Vallauris mêlées
Décor nuagé
Émail gris et ocre jaune
Cuisson au bois
Signature sous la base
Vallauris, France
Vers 1960
Bibliographie
Sur Alexandre Kostanda voir : Mission céramique, Collection Jean-Jacques & Bénédicte Wattel, J.-J. & B. Wattel, Editions Louvre-Victoire, Paris, 2013.
La céramique française des années 50, Pierre Staudenmeyer, Editions Norma, Paris, 2001.
L'age d'or de Vallauris, Anne Lajoix, Les Éditions de l'Amateur, Paris, 1995.
Dimensions
L 41 x P 18 x H 6 cm
Condition
Excellent état
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Alexandre Kostanda (1921-2007)
Large bowl
Cluny clay and red Vallauris clay mixed
Gray and ocher glazed
Wood firing
Signature under the base
Vallauris, France
Circa 1960
Bibliography
On Alexandre Kostanda see: Mission céramique, Collection Jean-Jacques & Bénédicte Wattel, J.-J. & B. Wattel, Editions Louvre-Victoire, Paris, 2013.
La céramique française des années 50, Pierre Staudenmeyer, Editions Norma, Paris, 2001.
L'age d'or de Vallauris, Anne Lajoix, Les Éditions de l'Amateur, Paris, 1995.
Dimensions
L 41 x D 18 x H 6 cm
Condition
Excellent condition
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Cette œuvre est présentée dans le cadre de l'exposition Einstein on the beach, archéologie de la forme libre, premier chapitre de notre cycle Forme(s) simple(s).
Parmi les pionniers du renouveau de Vallauris dans l'après-guerre, certains ateliers dénotent et doivent être redécouverts.
Parmi eux existe une figure essentielle trop oubliée: celle d'Alexandre Kostanda.
Né en Pologne en 1921 et installé en France, il devient apprenti chez Louis Giraud à Vallauris en 1936 avant d' enseigner la céramique à Biot. Il s'établit ensuite à Cluny, en Saône-et-Loire en 1942 où il enseigne le tournage et la poterie au centre d'apprentissage des Faïenceries de Longchamps en Côte-d'Or qui sert aussi de refuge aux apprentis fuyant le STO. Il sera le professeur des quatre fondateurs des ateliers d’Accolay mais aussi de la jeune Jacqueline Lerat, qui s'appelle encore de son nom de jeune-fille, Bouvet, et qui va bientôt partir à la rencontre d'Anne Dangar qui scellera son sort.
En 1949, il est de retour à Vallauris pour prendre la direction de l'atelier de Louis Giraud avant de fonder son propre atelier en 1953. Il fait venir de Cluny de l'argile à grès, qui supporte des températures de cuisson plus élevées, et la mélange avec la terre de Vallauris.
Sa production, sensuelle et plastique à ses débuts, évolue vers une céramique plus épurée, aux motifs floraux ou abstraits.
Kostanda s'impose de bonne volonté un travail volontairement manuel à l'encontre de l'évolution commerciale du mouvement vallaurien. Bien avant l'exposition "L'enterrement de la pièce unique" en 1961, il n'utilise qu'une gamme sourde et limitée d'émaux de sa fabrication qu'il cuit au bois. Le résultat est saisissant et s'articule avec bonheur au renouveau pictural des peintres français tels Jean-Michel Atlan, Maurice Estève ou Alfred Mannessier.
N'échappant à aucune remise en question du moment, ces jeunes artistes en terre emboîtent le pas aux vieux potiers locaux en respectant leurs techniques mais en renouvelant formes, décors et surtout les rapports entre les deux. Kostanda s’intéresse ainsi à la dimension sculpturale et ses interrogations sur le support et la surface sont déjà en germe dans ce vase important. À Vallauris, malgré les couleurs chatoyantes des céramiques locales, sa céramique, d'apparence rustique, surprend par la finesse de sa facture et l'équilibre de ses proportions, révélant son exceptionnelle maîtrise technique.
S'adressant à un public éclectique, les céramiques de Kostanda recouvrent des styles correspondant à des goûts différents : depuis les plats sobres sans décoration, aux vases, assiettes et plats décorés de motifs floraux, de personnages stylisés ou de compositions inspirées de l'abstraction picturale en vogue. Certain pichets, en "forme libre", défient tout usage utilitaire, et se redéfinissent comme sculptures et méditations sur une fonctionnalité dépassée.
Kostanda prend une part active dans le syndicat professionnel des potiers et fait partie des céramistes qui organisent en 1968 la Biennale internationale de céramique de Vallauris. Il est apprécié et influent dans le microcosme potier malgré l'humilité de sa position. Sa fécondité intellectuelle et son affabilité marqueront durablement le magma bouillonnant du Vallauris d'après-guerre sur lequel Picasso n'avait qu'orienté les projecteurs quelques années auparavant.