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Atelier "VF" (non identifié) pour Primavera (1912-1972) (éditeur)

Vase piriforme
Grès
Modèle moderniste à col ourlé au bleu de cobalt sur fond bleu cuivreux dit "bleu égyptien" craquelé
Marque "VF" au revers

Cette marque "VF" n'est pas identifiée à ce jour. On trouve des pièces marquées "VF" seul comme la nôtre, d'autre marquées "VF primavera (France)", encore certaines "Rosalba Primavera France". Au regard de l'usage caractéristique de cet émail bleu d'Egypte singulier, on peut légitimement penser que l'ensemble de cette production relève d'une même manière. S'agit-il d'un atelier travaillant pour Primavera où d'une manière singulière au sein de la fabrique de Sainte Radegonde avec laquelle plusieurs aspects plastiques concordent? À ce stade cette question demeure encore un mystère.
Des modèles semblables sont intégrés à la collection du Printemps (voir bibliographie)

Probablement France
Vers 1924-25

Dimensions
H 28 x Ø 15 cm



Condition

Très bon état - un saut d'émail peu visible à la base (voir dernières photos)

Bibliographie
Modèles similaires référencés et reproduits in Alain-René Hardy, Gérard Tatin, Primavera, l'Atelier d'art du Printemps, 1912-1972, Éd. Faton / Vingtième Plus, Paris, 2014 p. 401

Pour en savoir plus sur Primavera : 
Augustin David, Jean-Louis Gaillemin, Céramiques de l'Atelier Primavera 1912-1960, Éd. Le Passage, Paris, 2015
Primavera, l'éclosion de la céramique moderne, Galerie Anne-Sophie Duval, Paris, 2013.

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Workshop "VF" (unidentified) for Primavera (1912-1972) (editor)

Piriform vase
Stoneware
Modernist model with hemmed collar in cobalt blue on a cracked coppery blue background known as "Egyptian blue"
“VF” mark on the reverse

This “VF” brand is not identified to date. We find pieces marked "VF" alone like ours, others marked "VF primavera (France)", still some "Rosalba Primavera France". Considering the characteristic use of this unique Egyptian blue enamel, we can legitimately think that all of this production comes from the same workshop working for Primavera, but this still remains a mystery.
Similar models are included in the Printemps collection (see bibliography)

Probably France
Around 1924-25

Dimensions
H 28 x Ø 15 cm



Condition

Very good condition - a tiny glaze lack at the base (see lasts pictures)

Bibliography
Similar model referenced and reproduced in Augustin David, Jean-Louis Gaillemin, Céramiques de l'Atelier Primavera 1912-1960, Éd. Le Passage, Paris, 2015, pp. 35 & 110
Similar model referenced and reproduced in Alain-René Hardy, Gérard Tatin, Primavera, l'Atelier d'art du Printemps, 1912-1972, Éd. Faton / Vingtième Plus, Paris, 2014 p. 343

About Primavera see also: Primavera, l'éclosion de la céramique moderne, Galerie Anne-Sophie Duval, Paris, 2013.

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Cette œuvre fait partie de notre focus Primavera : il faut toujours un hiver pour bercer un printemps dont voici un extrait: 

Dans notre voyage temporel, nous demeurons encore aux alentours de 1924-25 : depuis 1912, Primavera dévoile chaque année de nouveaux modèles stupéfiants en articulant plusieurs esprits qui écrivent pas à pas son histoire remarquable. Mais cette histoire à des recoins oubliés et il reste aujourd'hui nécessaire de documenter certains pans méconnus.
Ainsi, le vase dont il est question aujourd'hui conserve encore son secret. Il porte la marque "VF" non identifiée à ce jour. On connaît bien quelques modèles de même fabrication, si d'aucuns sont marqués uniquement "VF" comme le nôtre, d'autres sont marquées "VF Primavera (France)", et certains encore "Rosalba Primavera France". Plusieurs amateurs pensent y déceler la production anonymisée de l'atelier du céramiste Francis Bischoff agissant ainsi comme sous-traitant pour l'atelier du Printemps...reste qu'on ne sait rien ou presque de ce dernier; difficile alors d'éclairer un lien avec Primavera. 
Eut égard à l'usage caractéristique de cet émail bleu d’Égypte singulier, on peut légitimement arguer que l'ensemble de cette production chez Primavera relève d'une seule et même manière. S'agit-il d'un atelier travaillant pour Primavera où d'une manière singulière au sein de la fabrique de Sainte-Radegonde avec laquelle plusieurs caractéristiques plastiques concordent?
À ce stade cette question demeure encore un mystère.
Mais au fond, est-ce vraiment ce qui importe? Si notre désir de comprendre, d'identifier est souvent un moteur légitime, nous pouvons être plus conséquent et penser, comme je le rappelle régulièrement ici, les qualités réelles de la chose elle-même. 
À tenter l’entreprise, on verrait alors que la forme de cette œuvre est déjà une merveille d'équilibre : la manière délicate dont la base soulève la forme, le rapport harmonieux de son profil, l'évidence des rapports de volumes colorés, sa présence dans l'espace ; tout semble concourir à dessiner un vase d'une ligne et d'une facture remarquable.
Pour ne rien gâcher de ce dessin équilibré, la forme est soulignée par un décor simplissime qui convoque ce mystérieux bleu -brillant, généreux et d’un éclat vif-rappelant la fritte des faïences égyptienne retrouvée dans les tombes des dignitaires de la fin du Moyen Empire. Ce turquoise fameux est ici revisité dans ce qu'il a de plus stimulant, finement craquelé, il semble habiller la terre sans la cacher, sans la dissimuler, jouant au contraire de sa translucidité pour la magnifier. 
Sa silhouette évoque aussi le bleu perse, le bleu ottoman d'Iznik, et plus largement la richesse insondable de cette quête du bleu qui jalonne tout l'art céramique jusqu'à nos jours en passant par le bleu céleste inventé parle chimiste Jean Hellot à Vincennes (future Manufacture de Sèvres) en 1752, le bleu des Lachenal, de Félix Massoul, le bleu de fer d'Anne Kjærsgaard, celui d'Alev Ebüzziya Siesbye.
Ici, vers 1924 comme aujourd’hui, vibre l'intemporel, le mariage sublime du bleu cuivreux de la surface avec le bleu de cobalt qui en embrasse le col, le mélange des teintes accouche d'un faux noir d'un belle profondeur qui fuse délicatement à la rencontre du bleu turquoise comme par un enchantement lové au cœur du secret de la matière. Il nous regarde autant que nous le regardons.

Pour découvrir davantage sur l'atelier Primavera, lisez notre article L'autre face de la Lune, le japonisme chez Primavera et regardez les archives de notre exposition de 2015 au Printemps à Paris, Céramiques de l'atelier Primavera (1912‑1960)