Bombonne à quatre anses en grès de la Borne, France (XVIIe / XVIIIe siècles)..Stoneware folk bottle pot by anonymous La Borne potters, France (17th / 18th century)
Vendu..Sold out
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Chef-d'œuvre ordinaire des potiers de la Borne
Rare grande bouteille ou bombonne à quatre anses
Grès partiellement émaillés aux cendres au goulot et sur les anses
Anses rainurées flanquées autour du col et anneaux sur l'épaule
Magnifique surface bien marquée par le feu et forme élégante présentant une très Belle déformation de cuisson
La Borne, Berry, France
Fin du XVIIe siècle / début du XVIIIe siècle
Dimensions
H 39 L 28 cm
Bibliographie
Exemplaire similaire au Musée du grès de Prémery, voir Musée du grès de Prémery, naissance d'un musée, M. Ducret, Camosine n°115, Les annales du pays nivernais, 2004
Voir également M. Poulet, Poteries et potiers de Puisaye et du Val de Loire, XVIe - XXe siècle, chez l'auteur, 2000
Condition
Très bon état d'usage
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Ordinary masterpiece of potters from La Borne
Rare pot
Partly ash-glazed stoneware
La Borne, Berry, France
Late 17th / early 18th century
Dimensions
H 39 W 28 cm
Bibliography
Similar pieces in the Musée du grès de Prémery, voir Musée du grès de Prémery, naissance d'un musée, M. Ducret, Camosine n°115, Les annales du pays nivernais, 2004.
See also M. Poulet, Poteries et potiers de Puisaye et du Val de Loire, XVIe - XXe siècle, chez l'auteur, 2000.
Condition
Very good used condition
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Pays particulièrement marqué par son centralisme et son esprit courtisan, la France a, depuis l'unification de son territoire, soutenu une culture d'élite, une culture savante, écrite, une culture de l'exceptionnel. Pour cela, plus peut-être qu'ailleurs, y furent négligées les cultures populaires, leurs forces et leurs traces matérielles et immatérielles.
L'histoire de l'art, comme champ disciplinaire, devra attendre quelques empêcheur de tourner en rond comme William Morris, Henry Van de Velde et plus tard l'avènement d'une ethnographie du local sous l'égide de Georges-Henri Rivière pour marquer son intérêt pour l'art quotidien.
Les médiévistes avaient bien tenté d'ébranler quelque chose en projetant la lumière sur la vie quotidienne au Moyen-âge et sur le moment civilisationnel de la construction des cathédrales mais sans parvenir à saper les fondations d'un mépris du monde de l'art pour l'artisanat et les objets courants, alimenté comme le dénonçait Georges Duby, par de « vieilles attitudes mentales alliant la noblesse à l'oisiveté, réputant le travail manuel « servile », indigne de l'homme de qualité, qui voyant dans le charnel la part maudite de l'univers, tournait le dos à la matière, la redoutait, la condamnait, s'évertuant à dégager de toute force le spirituel du corporel ».
Ça n'est donc nullement un hasard si, lorsque les trésors royaux sont versés au Muséum central des arts de la République initié à la Révolution (l'ancêtre du Musée du Louvre), l'attention portée sur les collections reconduit contre l'époque les fractures administrées par l'Académie Royale d'Ancien-Régime (Arts majeurs vs Arts mineurs / Art vs Artisanat / Tradition vs Modernité, Génie vs savoir-faire / etc...).
Il n'y pas là d'erreur ou d'occasion manquée, la guerre-froide opposant la domination rationaliste institutionnelle à la puissance des marges non institutionnelles, mythiques, populaires, informelles relevant plutôt d'"une stratégie visant à opérer un partage sur un terrain où se livre un conflit entre des manières différentes de mettre en jeu des puissances, de les faire jouer ou de les contrôler" comme le rappellent ailleurs Sophie Gosselin et David Gé Bartoli.
Au fond, ce qui va réussir à ébranler ces visions dogmatiques et cette paresse de l'esprit à saisir autrement le monde... (À suivre dans notre focus De la nécessité du hasard, les chefs-d'œuvre ordinaires des potiers de grès).