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Chantal & Thierry Robert (actifs vers 1960-1990)


Paire de pots

Grès brun à couverte nuage grise caractéristique de l’atelier
Atelier Chantal & Thierry Robert "Les grès du Loir"

Signature manuscrite du sigle des artistes sous la base


Poncé-sur-Loir, France

Vers 1963


Pièces uniques (chaque pièce des séries mises en place par les époux Robert est unique de par son mode de production strictement manuel)



Bibliographie
Voir les publications autour de l'Exposition Grès contemporain en France, Exposition au Musée National de la céramique de Sèvres, mai-juillet 1963.

Dimensions

H 7,5 x Ø 18 cm  / Ø intérieur 5,5 cm



Condition

Excellent état

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Chantal & Thierry Robert (active circa1960-1990)

Pair of pots
Brown stoneware covered in white/grey enamel
Atelier Chantal & Thierry Robert « Les Grès du Loir"
Handwritten signature under the base

Ponce-sur-Loir, France
Circa 1963

Unique artworks (each piece from a serie is unique in its strictly handmade process)

Bibliography
See the publications concerning the exhibition Grès contemporain en France, Exposition au Musée National de la céramique de Sèvres, mai-juillet 1963.

Dimensions
H 7.5 x Ø 18 cm / inside Ø 5.5 cm

Condition
Excellent condition

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« Voici les œuvres de Thierry et Chantal Robert des Grès du Loir; délicatement émaillé de stannifère, de manganèse et d’une touche de sang de bœuf, cet ensemble très simple est d’une élégance raffinée »
Madeleine Gaume à propos de l’exposition Grès contemporain en France, Exposition au Musée National de la céramique de Sèvres, mai-juillet 1963.

Très valorisés durant les années 1960, les époux Robert font maintenant partie des grands oubliés de l’histoire. Ils furent pourtant -avec les époux Pierlot à Ratilly, le duo Pierre Digan et Janet Stedman à La Borne, L'atelier Le Cep de Jean Tessier ou encore André Bodin à Sancergues- parmi les fers de lance d’un renouveau du grès utilitaire à l’aube des années 1960.
Nourris par les idéaux orientaux d’une beauté à vivre au quotidien, chacun imagine sa manière et sa gamme de pièces pour honorer les convives et la table comme point de départ de la vie sociale. La commensalité n’est pas pour eux un vain mot et arc-boutés sur une tradition française d’un bien-vivre, ils s’affirment comme initiateurs d’un renouveau populaire qui refuse que la qualité soit nécessairement synonyme de rareté ou de cherté. Pour eux et ceux qui opèrent cette conversion, la beauté n’est vertu que dans l’usage quotidien: la vrai beauté réside dans l'usage, dans une simplicité et une exigence pour un ordinaire sublimé que l'œil ouvert et hanté sent intuitivement.

Articulant librement idéaux communautaires chrétiens et communalisme révolutionnaire, ces pionniers du retour à la terre convoquent aussi bien la beauté simple et discrète du zen japonais (à ce sujet, voir notre sélection wabi sabi) que les préceptes de guy Debord qui n’exprime pas autre chose en écrivant «Toutes les idées sont vides quand la beauté ne peut plus être rencontrée dans l'existence de chaque jour.»

Les pièces des Robert forment aujourd’hui des balises pour saisir les enjeux de cette génération qui incarna sa puissance politique et créatrice dans l’utilitarisme et le régionalisme à contre courant du centralisme tout puissant d’alors. Ils s’enracinent dans un terroir pour réactiver la puissance de savoir-faire laissés en friche par la révolution industrielle et l’idéologie du consommable.
Après une formation technique et artistique au Centre des Métiers d’Art à Paris, ils s’installent dans la Sarthe en 1961 à Poncé-sur-Loir pour y élaborer une gamme de vaisselle d’usage qui formera leur œuvre discrète et sublime. Ils recherchent la terre locale pour inventer des objets divers qui avant leur oubli dommageable seront célébrés lors de la très fameuse exposition organisée en 1963 par le Musée National de la Céramique à Sèvres « Les grès contemporains en France ».