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Atelier de Chaillac, Claude Varlan (1940-2021) & Brigitte Pénicaud (née en 1954)

Rare et très grand pichet pouvant former vase
Grès nu partiellement émaillé aux cendres
Cuisson au bois
Atelier de Chaillac (1974-1980)

Berry, France
Vers 1978

Pièce unique



Sur Varlan & Penicaud voir Antoinette Faÿ-Hallé, Cinquante ans de céramique française (1955-2005) Une collection nationale, Paris, RMN, 2005.
D. Goudenhooft, Potiers de Grès - Sceaux et signatures de 1941 à 1985, Editions Complément d'Objet, 2010.

Dimensions

H 30 x L 21 cm

Condition

Excellent état, un attaché de four sous la base (quasiment invisible posé)

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Lorsqu'ils s'installent Dans le Bas-Berry en 1974, Claude Varlan et Brigitte Pénicaud font corps dans un mouvement de libération. Dans la lignée d'Anne Kjaersgaard ils veulent rénover la poterie de grès en laissant libre cours à leurs intuitions. Dans l'élan commun qu'ils partagent entre autres avec Josette Miquel, Hervé Rousseau, Michel Lanos ou Georges Sybesma, ils osent s'affranchir du tour, -le dépasser- pour concevoir des œuvres dans lesquelles le geste est primordial. Leur manière est un office, chaque étape de production est maitrisée, chaque "ingrédient" fait-maison dans une cohérence que l'on peine à connaître encore. Ils s'abreuvent à des sources variées qui vont du folklore berrichon aux gestes des potières d'Afrique, tout est convocable dès lors que la vie y vibre. L'idéal de leur vie est dans sa forme même où disparaît l'écart entre œuvre et vie en un fécond et heureux chaos. C'est dans cette liturgie laïque que s'invente jour après jour une manière que porte des recherches sans fin, où la vie est un moyen pur. Brigitte et Claude construisent ainsi une œuvre commune où chacun travaille avec l'autre par ses accents propres jusqu'à leur séparation. Les formes dites "utilitaires" sont leur manifeste, ils sculptent des pichets, des pots de jardin, des coupes, des plats qui sont autant de sculptures.

Le pichet que nous présentons est une œuvre ancienne du duo, à l'orée des années 1980 quand le couple travaille encore à Chaillac avec de se déplacer à Prissac par la suite.
Toutes les lignes sont vibratiles laissées au libre jeu des doigts de l'artiste. Dans une proportion parfaite, chaque recoin n'est qu'étonnement pour les sens, aucune ligne ne se dévoile sans surprise, sans facétie. Du bec vivant au geste vif de l'anse figé dans le feu, le duo nous prodigue une leçon exemplaire.