Ensemble de pots par Jean & Jacqueline Lerat, France (vers 1953)..Set of pots by Jean & Jacqueline Lerat, France (circa 1953)
Vendu..Sold out
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Jean Lerat (1913-1992) et Jacqueline Lerat (1920-2009)
Rare ensemble de pots à épices
Grès au sel à rehauts cendrés
Couvercles à prise zoomorphe ou en tétons
Signature "Lerat" et "J.Lerat" selon les pots
La Borne, France
Vers 1953
Dimensions
H 18 à 28 cm
Bibliographie
À propos des Lerat, voir La Borne 1940-1980 : Une modernité en céramique, Collectif, Magen H Gallery, 2012
Jean et Jacqueline Lerat, Bernard Noël, Galerie Capazza, 2012
Jean et Jacqueline Lerat, céramistes, Bernard Noël, Éditions Cercle d'art, 1994
Condition
Très bon état - (un bec accidenté, quelques égrenures microscopiques et un cheveux (fêle) sur la lèvre d'un pot)
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Jean Lerat (1913-1992) and Jacqueline Lerat (1920-2009)
Rare set of spice jars
Stoneware with ashy highlights
Caps with zoomorphic handles or tetons handles
Signature "Lerat" and "J.Lerat" on the pots
La Borne, France
Circa 1953
Bibliography
About the Lerat, see La Borne 1940-1980 : Une modernité en céramique, Collectif, Magen H Gallery, 2012
Jean et Jacqueline Lerat, Bernard Noël, Galerie Capazza, 2012
Jean et Jacqueline Lerat, céramistes, Bernard Noël, Éditions Cercle d'art, 1994
Dimensions
H 18 to 28 cm
Condition
Very good condition - (the end of a bird beak is missing and, a tiny crack and small chips)
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"Je pense, voyez vous qu'il faut être très libre vis à vis de la tradition. Les pots se sont toujours faits, se font encore de la même façon assez souvent. D'une certaine façon, c'est bien, c'est très bien. Rien n'implique que l'on soit obligé de continuer dans ce même sens. La tradition, c'est un point de départ."
Jacqueline Lerat
Comme l'indique François Lerat, fils des céramistes Jean et Jacqueline Lerat, la céramique domestique a été pour eux un jalon important de leurs premières années de travail. Jean travaille alors notamment pour François Guillaume à Bourges auprès duquel il se familiarise avec l'imagerie et les formes traditionnelles du Berry. Jacqueline fine connaisseuse de l'héritage folklorique envisage leur modernisation. Leurs formes vont alors puiser aux sources essentielles de l'artisanat séculaire local pour atteindre des contrées nouvelles où simplicité, joie et audace sont des guides quotidiens.
Par l'utilitaire, les Lerat inaugurent un mode d'être où la commensalité est une condition de vie. Ils s’affirment comme initiateurs d’un renouveau populaire, pour eux et ceux qui opèrent cette conversion, la beauté n’est vertu que dans l’usage quotidien: la vrai beauté réside dans l'usage, dans une simplicité et une exigence pour un ordinaire sublimé que l'œil ouvert et hanté sent intuitivement.
Articulant librement idéaux communautaires chrétiens, ces pionniers du retour à la terre convoquent aussi bien la beauté simple et discrète du zen japonais (à ce sujet, voir notre sélection wabi sabi) que les préceptes de Guy Debord qui n’exprime pas autre chose en écrivant «Toutes les idées sont vides quand la beauté ne peut plus être rencontrée dans l'existence de chaque jour.»
Ces pièces fondatrices sont de nos jours extrêmement rares car dès après 1955 les Lerat ne réservent plus cet exercice qu'à des commandes de clients ou amis fidèles.
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Biographie
"Jean Lerat (1913-1992) et Jacqueline Bouvet (1920-2009), son épouse, sont deux céramistes français.
Après leur rencontre à La Borne en 1943, ils décident de mettre en commun leur expérience, celle de la sculpture pour Jean, celle des arts populaires pour Jacqueline. Soutenus par les collectionneurs, les institutions et la galerie Rouard ils s'appuient sur la qualité de l'argile locale et un four de type Sèvres à un alandier construit pour Paul Beyer qui a terminé sa vie dans ce village Ils développent une production de pièces uniques. Ils créent des piéces utilitaires, des personnages souvent à caractère religieux, un bestiaire et des vases. A partir de 1954, ils évoluent vers une représentation plus abstraite de la nature. Leur installation à Bourges avec un atelier plus fonctionnel et un four plus important leur permet de produire des pièces de plus grandes dimension avec des émaux plus diversifiés. Ils abandonnent en 1965 les objets utilitaires et les cuissons au sel. Parallèlement ils développent un enseignement de la céramique à l'école nationale des Beaux-art de Bourges. A partir de 1970, Ils se consacrent à la sculpture. Jean poursuit son bestiaire et la création de paysages oniriques. Le corps et la nature tiennent une grande place dans leur expression. A la mort de Jean en 1992 Jacqueline développe une vision épurée de la stabilité des corps. Jacqueline est Chevalier des Arts et Lettres, Jean est Chevalier de la légion d'honneur.
Font ils partie d'un mouvement artistique? Certains exégètes ont pu parler un moment de leur filiation avec la "Nouvelle modernité". Compte tenu de leurs formations dès les années 30, Jean Lerat a d'abord puisé dans le mouvement des arts décoratifs,. Leur passage à La Borne a renforcé chez Jacqueline l'intérêt pour les arts populaires. La statuaire romane et gothique a été une source de réflexion. Dès la fin des années 40, l'abonnement à la revue "Art d'aujourd'hui" d'André Bloc et la fréquentation des galeries parisiennes les a convaincus du pouvoir d'expression de l'abstraction dans la société moderne et du rôle de l'architecture et du design. A partir de ces éléments ils ont créé un langage propre conservant chacun leur identité cachée derrière la signature commune JJLERAT. Il en résulte une synthèse classique de la modernité exprimée à travers leur fidélité pour les argiles de La Borne et l'utilisation du bois de feu local ce qui les a prémuni des pièges des technologies et de la mode.
Après le décès de Jean Lerat en 1992, Jacqueline Lerat a poursuivi une recherche menée en parallèle de ses lectures philosophiques et poétiques."
Pour en savoir davantage, visitez la source de cette biographie, le site consacré aux artistes.