Vase Hanaire de Kimura Toho, Japon (vers 1980)..Bizen ware Hanaire vase by Kimura Toho, Japan (ca. 1980)
Vendu..Sold out
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Kimura Toho (né en 1928)
Fours de Bizen
Vase hanaire (Hana-ire) à deux anses pliées
Col étroit à épaulement pastillé
Grès nu aux importants effets de cuisson
Cuisson au bois de type Noborigama
Avec sa boîte Tomobako en paulownia signée
Bizen, Japon
Ère Shōwa (vers 1980)
Pièce unique
Dimensions
H 24 cm
Condition
Excellent état
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Kimura Toho (born en 1928)
Bizen kilns
Hanaire vase
Stoneware
Wood firing
With its tomobako signed box
Bizen, Japan
Circa 1980
Unique Artwork
Dimensions
H 24 cm
Condition
Excellent condition
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Les fleurs, ainsi que leurs contenants, sont un élément important des décorations pour la cérémonie du thé. Les fleurs disposées pour la cérémonie du thé sont appelés chabana (茶花), et les récipients pensés pour celles-ci sont génériquement appelés hanaire (花入).
Notre vase, réalisé par le fameux potier de Bizen Toho Kimura, est un superbe exemple de la délicatesse extrême des poteries de Bizen. Sa forme très simple est très équilibrée et dialogue avec la richesse de sa couleur née du jeu des flammes et de l’action des braises du pin rouge ayant léché ses contours pour dessiner par leur action commune ce subtil camaïeu de brun, de rouge, de gris, d’ocre et d’irisations qui forment sur une terre cuite nue ces nuances tant recherchées, témoins discrets du lent et heureux dialogue entre le potier, le feu et la terre.
Toho Kimura est né en 1928 et fait partie de la célèbre lignée des Kimura, l’une des plus anciennes familles de potiers de Bizen. La famille Kimura fut l'une des six familles désignées comme Shokunin (honorables artisans) par le Daimyō Hideyoshi (豊臣秀吉)(1537-1598) deuxième des trois dictateurs de l’unification du Japon durant la période Sengoku.
Bizen a traversé les siècles jusqu'à nos jours en restant fidèle à la technique simple du grès nu cuit le plus souvent au bois de pin rouge. Ceci a été rendu possible grâce aux recherches constantes des potiers. Quelque soit l'époque, la technique ancienne a suscité de nouvelles formes d’expression, et de tout temps un désir incessant de création a animé les artistes. De nos jours, cette ardeur novatrice n'a pas tari et de nombreux artistes talentueux ont repris le flambeau, donnant naissance à un foisonnement d'œuvres inédites, on parle désormais d'un deuxième âge d'or de Bizen, après celui de l'époque Momoyama (Fin du seizième / début du dix-septième siècle).
Aucun four du Japon n'apparait aussi prolifique.
Grâce au renouveau initié dès les années 1930 par Tôyô Kaneshige, Kei Fujiwara et Tôshû Yamamoto et qui s'épanouit dans les années d'après-guerre, s'établissent les fondements de la céramique de Bizen moderne, moteurs de son essor actuel. Après avoir connu un apogée au seizième siècle, les potiers s'étaient laissés gagner dès le dix-septième siècle par une virtuosité technique peu inventive. Sur toile de fond des remous du mouvement Mingei guidé par Yanagi, une génération de potiers nourris de la beauté des ustensiles de la cérémonie du thé de l'époque Momoyama, renoue avec une céramique célébrant les qualités de la terre brun sombre et grasse de Bizen. Elle retrouve le charme simple et naturel du grès nu absent des bibelots colorés qui incarnait le dépérissement du savoir-faire local.
Les potiers sentent qu'il faut obéir à la terre et au feu. Loin de réaliser des imitations serviles de l'art anciens, ils ouvrent la voie à un style contemporain qui devient la force vive de Bizen. Les formes et contours sont simples, dictés par la soumission aux contraintes du tour. Les pièces sont d'usage, la palette des effets du feu y semble illimitée dépassant les croyances selon lesquelles seul un émail pouvait produire autant de richesse de matière. Ici ce n'est plus seulement une affaire de surface. La matière se transforme léchée par les flammes et caressée par les cendres. L'artiste ne cherche pas toujours à faire montre de son adresse. La poésie irrigue les créations des potiers de Bizen, une poésie qui ne s'exprime pas à haute voix mais qui point, secrète et intense, de l'intérieur des œuvres.
La céramique de Bizen est probablement de toutes les nombreuses céramiques du Japon, celle qui a le plus richement traduit l'esthétique japonaise.
Son appréciation à l'étranger est déjà ancienne et l'on voit combien son influence sur la céramique européenne s'est déjà fait sentir au vingtième siècle, de La Borne en France au New Jersey où Peter Voulkos initia la révolution qui fut la sienne, en passant par Saint-Ives en Cornouailles ou par Bornholm au Danemark.
C'est au fond sa force que de s'adresser directement au cœur sans artifice et ainsi parler à l'âme commune, une manière pour nous d'envisager que la beauté ne connaît ni frontière ni goût.
A Bizen, les cuissons n’ont lieu qu’une à deux fois par an et peuvent s’étendre sur une durée allant jusqu’à quatorze jours. Seulement dix pour cent environ du contenu d’un four est au final sélectionné pour être présenté aux regards des amateurs du monde entier.