Rare miroir "Susanne" en rotin tressé par Bengt Ruda pour Ikea, Suède (1967)..Rare "Susanne" mirror by Bengt Ruda for Ikea, Sweden (1967)
Vendu..Sold out
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Bengt Ruda (1918-1999, designer) et Ikea (Editeur)
Miroir circulaire
Modèle Susanne
Cadre en rotin tressé, sangle d'accrochage en cuire et anneau de rotin
Glace ancienne
Suède
Modèle dessiné en 1967 et probablement inspiré par les miroirs en rotin de Josef Frank
Dimensions
H 64 x Ø 42 cm
Bibliographie
Catalogue Ikea 1967
Condition
Très bon état, usures (tain abimé à un endroit)
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Bengt Ruda (1918-1999, designer) and Ikea (Publisher)
Circular mirror
Model Susanne
Woven rattan frame, leather hanging strap and rattan ring
ancient glass
Sweden
Model designed in 1967 following Jossf Frank manner in rattan mirror design
Dimensions
H 64 x Ø 42 cm
Bibliography
Catalog Ikea 1967
Condition
Very good condition, wear (tain damaged in one place)
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Être heureux, c'est pouvoir prendre conscience, sans effroi, de soi-même.
Objet de fantasme le miroir est pour les hommes un chemin de traverse vers le symbolique. Producteur d'un alter ego inversé qui se dérobe sans cesse au regard, il est tout autant image fidèle, que vérité inversée, porte vers un ailleurs chez Lewis Caroll ou incarnation de la prise de conscience de soi et de l'altérité chez Lacan. Le miroir est surtout un juge qui regarde à travers nos yeux ou une fenêtre sur un morceau de monde encadré. Depuis que l'homme est homme, il s'invente des miroirs depuis le reflet d'une source calme jusqu'aux glaces monumentales que le XXe siècle arriva à créer en passant par des plaques de métaux ou des pierres polies. La quête fut longue et avant l'ère de l'image numérique omniprésente, le miroir et son image du monde fut un jalon important du déplacement de l'image subjective vers l'image instrumentalisée.
Avant d'y plonger son regard, un miroir c'est aussi un angle de vue. Celui qui place un miroir sait qu'il pourra se poster devant mais mesure aussi qu'il crée ainsi une zone circonscrite dans laquelle un rapport entre un regardeur et son spectre est défini par avance. L'angle embrassé est connu et l'image existe même sans personne pour la regarder. Accrocher un miroir, c'est aussi tenter d'orienter la lumière et créer une rencontre entre des angles qui s'ignorent. Les couleurs, les intensités lumineuses se mêlent en un lieu décidé que seul a rendu possible cette rencontre entre l'espace et son image. Le miroir assure des synthèses que l’œil devine mais qu'il ne peut agencer.
Les créations passées ont enfin quelque chose à nous communiquer. Nous avons un rendez-vous avec certaines pour ressentir ce que nous avons en commun et ce qui justifie que nous soyons contemporains. Notre miroir aborde bientôt ses 60 ans, c'est un grand-père ou une grand-mère qui a maintes choses à raconter et peu d'oreilles pour l'entendre. Nous n'en sommes pas propriétaires mais simples possesseurs pour un temps imparti, une bribe de notre existence. Nous ignorons combien de personnes s'y sont mirées avant nous. Nous ignorons encore davantage combien y plongeront leurs regards et leurs pensées pour l'avenir mais nous savons qu'ils y verront leur reflet et celui du temps qui passe.