Travail suédois gustavien
Rare paire de miroirs d’applique à une lumière
Laiton poli
Base murale rectangulaire
Suède
Vers 1900 / 1920
Dimensions
H 24,5 L 13 P 10 cm
Condition
Très bon état - belle patine, rares traces d’usage - pour bougie standard (un des anneaux d'accrochage remplacé par du fil de fer)
Tenant son nom du souverain Gustave III qui fut Roi de Suède et Prince de Finlande de 1771 à 1792, le style gustavien s'invente dans les grandes demeures ou châteaux suédois et finlandais (alors sous occupation suédoise) dès la fin du XVIIIe siècle pour connaitre un apogée à la fin du XIXe siècle. Métissés de différentes influences néoclassiques, le mobilier et les objets suédois se nourrissent alors en premier lieu d'attributs du Louis XVI français tout en lorgnant parfois sur le rococo italien. Cependant, au-delà de ces influences certaines, la manière gustavienne déploie dans une mesure inédite un style épuré et empli d'une humilité étrangère aux artisans d'Europe continentale. Les artisans simplifient les formes, les adaptent aux modes de vies suédois et s'affranchissent durablement des ornementations surajoutées caractéristiques des styles historiques étrangers.
Le Gustavien se démarque par ses formes sobres, ses motifs subtils, ses boiseries aux teintes légères, ses soieries inventives mais aussi ses lins et cotons bruts. Il fait des tons clairs une prédilection, un quasi sacerdoce, sans jamais renier à imaginer de subtils jeux de contrastes, tout en nuances délicates, à peine perceptibles en œuvrant dans des gammes sourdes de camaïeux de gris, de bleus et verts. Dans l'agencement des espaces, le Gustavien développe un goût marqué pour le trompe-l’œil et les décorations murales planes : boiseries peintes, marbre peint, panneaux de tissu peints.
Loin des velléités techniques et compétitives des Français ou des Italiens pour lesquels le bois doré et les bois précieux en marqueterie abondent, loin aussi des fabuleuses laques japonaises nées des ténèbres des intérieurs parcimonieusement éclairés des maisons traditionnelles nippones, le Gustavien s'exprime simplement, les matériaux sont rustiques, les bois parfois bruts ou délavés agencés en formes simples et généreuses, la forme compte davantage que la surface et la préciosité de l'ensemble n'existe que comme lieu de vie. Pour ressentir l'essence du Gustavien, il convient d'entrer un jour dans un salon clair baigné d'une lumière réfléchie par la neige, de ressentir les subtiles nuances de blancs et d'écrus qui jouent dans cette lumière rasante et accueillante réchauffée de bougies. On comprend ainsi qu'il est né du froid et qu'il puise son harmonie à la source de la lumière incomparable du soleil d'hiver. Notre paire d'appliques sont un parfait exemple de cette sobriété gustavienne. Elle est un témoignage vivace du bien vivre en hiver, un interlude entre rusticité et splendeur, un entre-deux délicat qui ménage peu de place à la démonstration et vise avant tout le confort et le vécu.
Candidats à la surprise d'un rendez-vous dérobé entre passé et présent, vous pouvez vous éclairer à la douce lumière d'un hiver dalécarlien!
