Pierre Culot (1938-2011)
vase parallélépipédique en grès
Grès à couverte nappante gris clair au échos verts et coulures blanches
Signatures du cachet monogramme de l'artiste
Belgique
Vers 1965-70
Pièce unique
Dimensions
H 14 x L 14,5 x P 6 cm
Conditions
Excellent état
Grand observateur, curieux de tout, Pierre Culot (1938-2011) possédait des connaissances approfondies de la nature et des arts anciens et populaires.
Immense artiste, il sera de ceux qui très tôt comprendront la vanité de la distinction entre art et artisanat.
Formé successivement à l'École de Maredsous (1954-1957), dans l'atelier d'Antoine de Vinck, à La Cambre par Charles Leplae puis lors d'un stage chez Bernard Leach à Saint Ives, Pierre Culot assimile également la leçon de la poterie et de l'architecture traditionnelles africaines, lors de voyages au Congo, au Rwanda et au Burundi (1959-1961).
Il installe enfin son atelier à Bruxelles en 1961, puis travaille dans un vaste studio-atelier à Roux-Miroir à partir de 1965. Liant la vie à l'œuvre qu'il mène, Pierre Culot décide en 1973 de se rendre au Japon pour rencontrer le maître-potier Shōji Hamada. Il part ensuite à d'autres sources de la poterie en Inde en 1980 et 1990 et au Yémen en 1988.
Pour Pierre Culot comme pour les autres militants de son espèce:
Le beau s'invite en toute chose.
Un objet est une sculpture et vice versa.
“Everything is sculpture. Any material, any idea without hindrance born into space, I consider sculpture.”
Lorsqu'en 1977, Isamu Noguchi rappelle aux spectateurs incrédules de sa conférence au MoMA de New-York qu'il n'y pas de différence entre sculpture et objet et que ces mots sont pour lui interchangeables, il réactive à sa manière un ancien idéal de fusion opportune entre vie et art.
Il occupe la place difficile mais stimulante du vivant qui refuse les séparations et les normes au profit du sens du quotidien.
Dans cette œuvre -modèle bien connu-, Pierre Culot fait de même et nous donne à saisir l'essence de la création où se mêlent ars et tekné. Il marque et use en connaissance de cause de cette zone d'indétermination chère à Isamu Noguchi et avant lui aux tenants des mouvements Arts & Crafts et Mingei : il n'existe aucune frontière utile.
