Service à thé de Bizen, Japon (vers 1990)..Teacups set of Bizen ware, Japan (ca. 1990)
Vendu..Sold out
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Fours de Bizen
Service complet de cinq tasses à thé cylindriques légèrement tronconiques
Grès nu à effet de cuisson ondé
Cuisson au bois de type noborigama
Signature sous la base de chaque pièce
Bizen, Japon
Ère Heisei (vers 1990)
Pièces uniques
Dimensions
H 9 cm environ
Condition
Excellent état - Sa boîte cartonnée gainée de papier japon bleu de Prusse est jointe
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Bizen kilns
Complete set of 5 teacup
Stoneware
Noborigama wood firing
Signature under the base of each piece
Bizen, Japan
Circa 1990
Unique Artworks
Dimensions
H 9 cm
Condition
Excellent condition - The original paper box is included
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Notre service reprend la forme tsutsu-gata des guinomi à saké. Il forme est un brillant exemple de la simplicité des poteries de Bizen. Sa forme est très équilibrée et dialogue avec la richesse de sa couleur née du jeu des flammes et de l’action des braises du pin rouge ayant léché ses contours pour dessiner par leur action commune ce subtil camaïeu de brun, de rouge, de gris, d’ocre et d’irisations qui forment sur une terre cuite nue ces nuances tant recherchées, témoins discrets de l’heureux et fécond dialogue entre le potier, le feu et la terre.
Bizen a traversé les siècles jusqu'à nos jours en restant fidèle à la technique simple du grès nu cuit le plus souvent au bois de pin rouge. Ceci a été rendu possible grâce aux recherches constantes des potiers. Quelque soit l'époque, la technique ancienne a suscité de nouvelles formes d’expression, et de tout temps un désir incessant de création a animé les artistes. De nos jours, cette ardeur novatrice n'a pas tari et de nombreux artistes talentueux ont repris le flambeau, donnant naissance à un foisonnement d'œuvres inédites, on parle désormais d'un deuxième âge d'or de Bizen, après celui de l'époque Momoyama (Fin du seizième / début du dix-septième siècle).
Aucun four du Japon n'apparait aussi prolifique.
Grâce au renouveau initié dès les années 1930 par Tôyô Kaneshige, Kei Fujiwara et Tôshû Yamamoto et qui s'épanouit dans les années d'après-guerre, s'établissent les fondements de la céramique de Bizen moderne, moteurs de son essor actuel. Après avoir connu un apogée au seizième siècle, les potiers s'étaient laissés gagner dès le dix-septième siècle par une virtuosité technique peu inventive. Sur toile de fond des remous du mouvement Mingei guidé par Yanagi, une génération de potiers nourris de la beauté des ustensiles de la cérémonie du thé de l'époque Momoyama, renoue avec une céramique célébrant les qualités de la terre brun sombre et grasse de Bizen. Elle retrouve le charme simple et naturel du grès nu absent des bibelots colorés qui incarnait le dépérissement du savoir-faire local.
Les potiers sentent qu'il faut obéir à la terre et au feu. Loin de réaliser des imitations serviles de l'art anciens, ils ouvrent la voie à un style contemporain qui devient la force vive de Bizen. Les formes et contours sont simples, dictés par la soumission aux contraintes du tour. Les pièces sont d'usage, la palette des effets du feu y semble illimitée dépassant les croyances selon lesquelles seul un émail pouvait produire autant de richesse de matière. Ici ce n'est plus seulement une affaire de surface. La matière se transforme léchée par les flammes et caressée par les cendres. L'artiste ne cherche pas toujours à faire montre de son adresse. La poésie irrigue les créations des potiers de Bizen, une poésie qui ne s'exprime pas à haute voix mais qui point, secrète et intense, de l'intérieur des œuvres.
La céramique de Bizen est probablement de toutes les nombreuses céramiques du Japon, celle qui a le plus richement traduit l'esthétique japonaise.
Son appréciation à l'étranger est déjà ancienne et l'on voit combien son influence sur la céramique européenne s'est déjà fait sentir au vingtième siècle, de La Borne en France au New Jersey où Peter Voulkos initia la révolution qui fut la sienne, en passant par Saint-Ives en Cornouailles ou par Bornholm au Danemark.
C'est au fond sa force que de s'adresser directement au cœur sans artifice et ainsi parler à l'âme commune, une manière pour nous d'envisager que la beauté ne connaît ni frontière ni goût.