Vase hanaire ovoïde de Shigaraki, Japon (vers 1970)..Ovoid hanaire Shigaraki ware vase, Japan (ca. 1970)
Vendu..Sold out
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Fours de Shigaraki
Vase hanaire (Hana-ire) ovoïde à col aplati
panse annelée
Grès à couverte émaillée naturelle aux cendres
Cuisson au bois
Shigaraki, Japon
Ère Shōwa (vers 1960)
Pièce unique
Dimensions
H 23 cm
Condition
Excellent état
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Shigaraki kilns
Ovoid hanaire vase
Stoneware enameled by ashes
Wood firing
Shigaraki, Japan
Circa 1960
Unique Artwork
Dimensions
H 23 cm
Condition
Excellent condition
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« Les traces du façonnage prévoyant et intégré, ou bien abrupt et audacieux, nous font déceler la réponse du potier au vertus, aux faiblesses et aux résistances de la terre. Sa sensibilité, rêveuse, brusque, ou savamment maîtrisée, se révèle dans la manière dont la surface est travaillée ou décorée. Le naturel ou l'élaboration de la glaçure, faisant corps avec la forme naît du passage au feu révélateur. Ces traits vigoureux ou doux, attirent l'œil et la main par des trouvailles, parfois sublimement inattendues, du potier décidant sciemment ou inconsciemment des rythmes de son œuvre. » Fance Frank
Les fleurs, ainsi que leurs contenants, sont un élément important des décorations pour la cérémonie du thé. Les fleurs disposées pour la cérémonie du thé sont appelés chabana (茶花), et les récipients pensés pour celles-ci sont génériquement appelés hanaire (花入).
Notre vase est un très bel exemple de la délicatesse extrême de la poterie de Shigaraki, sa forme brute et très équilibrée assume profondément les marques des doigts du potier devenus décor volontaire. La couleur s’y accroche et la richesse de sa palette d’ocre jaune vient de l’œuvre conjuguée des cendres, des bouffées de flammes et de l’action des braises ayant enserrée ses contours. Œuvre simple nécessitant un savoir-faire des plus précis, cette pièce dégage une profonde sensation de sérénité.
Shigaraki est l'un des six fours antiques du Japon. Les grès de Shigaraki sont connus pour la qualité particulière de leur argile. Cuits dans des cuissons au bois de type anagama ou noborigama ils développent des effets extrêmement variés allant du rouge (hiiro), au vert foncé (biidoro) ou au noir (koge). C’est comme forme d'art lié à la cérémonie du thé que la poterie de Shigaraki s’est révélée comme incarnation de l'esthétique japonaise du wabi et du sabi. Depuis l’époque de Muromachi (1338-1573) et de la période Momoyama (1573-1603), les grès de Shigaraki ont été prisés par les maîtres de thé et les esthètes.
Comme son proche cousin Bizen, les grès de Shigaraki étaient à l’origine des ustensiles d’usage quotidien notamment des tsubo, kame (bocaux à large ouverture) et des suribachi (mortier à broyer les racines). C’est avec les maîtres du thé que put émerger l’idée selon laquelle la rusticité des grès de Shigaraki exprime parfaitement les émotions du peuple japonais. Cette production autochtone d’excellence est fondée sur les qualités propres au savoir-faire et de l’argile locale. La terre brute de Shigaraki est extraite du lit du lac Biwa et possède une belle couleur orange. Les céramiques qui en naissent ont des contours irréguliers et une saveur archaïque. En fonction de la mise en place de la pièce, le revêtement résultant des cendres et des minéraux peut varier. On y aime les petites impuretés causées par le quartz intégré à la pâte peu nettoyée.
Nous connaissons cette simple beauté lorsque nous observons la rudesse d’un tronc ou d’une roche, la poterie de Shigaraki a saisi la nature de cette beauté il y a plusieurs siècles et elle ne cesse de constituer pour nous une entrée vers une sérénité nourrie de simplicité et d’excellence. C'est au fond sa force que de s'adresser directement au cœur sans artifice et ainsi parler à l'âme commune, une manière pour nous d'envisager que la beauté ne connaît ni frontière ni goût.