Miroir mouvementé d'esprit surréaliste, France (vers 1920)..Surrealist style mirror, France (circa 1920)
Vendu..Sold out
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Travail Français - Dans l'esprit de certaines productions de Jean Royère ou Emilio Terry
Miroir d’esprit surréaliste à encadrement mouvementé formant ondulations
Forme inspirée des miroirs mouvementés rocaille
Glace ancienne découpée
Bois doré curviligne
France
vers 1920
Dimensions
H 69 x L 78 cm
Condition
Très bon état, usures
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French work
surrealist style mirror
Golden wood waving frame
France
vers 1920
Dimensions
H 69 x L 78 cm
Condition
Very good condition, some wears
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Être heureux, c'est pouvoir prendre conscience, sans effroi, de soi-même.
Objet de fantasme le miroir est pour les hommes un chemin de traverse vers le symbolique. Producteur d'un alter ego inversé qui se dérobe sans cesse au regard, il est tout autant image fidèle, que vérité inversée, porte vers un ailleurs chez Lewis Caroll ou incarnation de la prise de conscience de soi et de l'altérité chez Lacan. Le miroir est surtout un juge qui regarde à travers nos yeux ou une fenêtre sur un morceau de monde encadré. Depuis que l'homme est homme, il s'invente des miroirs depuis le reflet d'une source calme jusqu'aux glaces monumentales que le XXe siècle arriva à créer en passant par des plaques de métaux ou des pierres polies. La quête fut longue et avant l'ère de l'image numérique omniprésente, le miroir et son image du monde fut un jalon important du déplacement de l'image subjective vers l'image instrumentalisée.
Avant d'y plonger son regard, un miroir c'est aussi un angle de vue. Celui qui place un miroir sait qu'il pourra se poster devant mais mesure aussi qu'il crée ainsi une zone circonscrite dans laquelle un rapport entre un regardeur et son spectre est défini par avance. L'angle embrassé est connu et l'image existe même sans personne pour la regarder. Accrocher un miroir, c'est aussi tenter d'orienter la lumière et créer une rencontre entre des angles qui s'ignorent. Les couleurs, les intensités lumineuses se mêlent en un lieu décidé que seul a rendu possible cette rencontre entre l'espace et son image. Le miroir assure des synthèses que l'oeil devine mais qu'il ne peut agencer.
Notre modèle évoque les formes liquides chères aux surréalistes, la forme se refuse à la synthèse et ne cesse de surprendre.
Les créations passées ont quelque chose à nous communiquer. Nous avons un rendez-vous avec certaines pour ressentir ce que nous avons en commun et ce qui justifie que nous soyons contemporains. Notre miroir aborde bientôt ses cent ans, c'est un grand-père ou une grand-mère qui a maintes choses à raconter et peu d'oreilles pour l'entendre. Nous n'en sommes pas propriétaires mais simples possesseurs pour un temps imparti, une bribe de notre existence. Nous ignorons combien de personnes s'y sont mirées avant nous. Nous ignorons encore davantage combien y plongeront leurs regards et leurs pensées pour l'avenir mais nous savons qu'ils y verront leur reflet et celui du temps qui passe.