Tapisserie / Tapis Konya en laine d'Anatolie, Turquie (vers 1930-50)..Anatolian Konya tapestry, Turkey (mid XXth c.)
Vendu..Sold out
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Tapisserie / tapis de type Konya
Laine polychrome sur fond tabac
Tissage manuel
Décor de motifs traditionnels
Probablement Anatolie centrale
Turquie, milieu du XXe siècle
Pièce unique
Dimensions
H 180 x L 120 cm environ
Condition
Très bon état (doublé de toile de jute au revers)
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Anatolian konya folk work
polychrome wool tapestry / carpet on tobacco background
handloom
Decor with traditional patterns
Probably Central Anatolia
Turkey, mid-XXth century
Unique artwork
Dimensions
around H 180 x W 120 cm
Condition
Very good condition
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Les tapis konya ont une histoire riche trop méconnue dont la tradition prend sa source au quatorzième siècle. Différente de celle de la plupart des autres formes érudites de tapis d’Orient dont la structure est plus serrée et le poil plus dense la tapisserie konya conserve des caractéristiques de simplicité chère à toutes les traditions rurales du travail des tribus berbères (Boucharouette / béni ouarain, etc) à celui des famille du nord des l’Europe où les Ryas scandinaves et les ryijys finlandais ne cessent de subjuguer nos sens par leur franche robustesse et la délicatesse de leur équilibre.
Fabriquée par les tribus nomades aux alentours de la ville de Karaman dans la province de Konya en Anatolie centrale, ces tapis au nouage simple et peu serré portent souvent des motifs caucasiens ou religieux.
Pièce d’ornement phare de tout foyer traditionnel, c’est une création domestique et folklorique riche de sa sobriété, de sa pureté et de son innocence fondatrice. Les formes répondent aux fonctions, l'ornement découle d'un expressionnisme terrien nourri de raison et de fantastique. Les œuvres se mettent à discourir, elles affirment une histoire et convoque un répertoire formel vernaculaire où la simplicité dialogue avec la symbolique issue d'une tradition essentiellement orale.
Ces tapis, constitués de brins de laine, sont des pièces uniques à vocation utilitaire. Chaleureux, doux et épais, ils pouvaient servir indifféremment au sol ou encore au mur comme tapisserie. La richesse discrète de ces tapis résident justement dans leur modestie. Alors que le tissage des tapis traditionnels orientaux est encadré dans des codes esthétiques et techniques stricts en correspondance avec les canons historiques du terroir où ils sont fabriqués, les Konya sont le fruit d'une plus grande liberté d’exécution.
A l'origine, il semble que l'utilitarisme de ces tapis ait généré des décors qui étaient davantage le résultat d’une simplicité de principe. Autrement dit ce qui définit leur communauté c'est plus une expérience, une liberté d'interprétation, une posture qu'un style ou une esthétique commune.
il y a une leçon à recevoir de ces tapis, nés sans volonté de manipulation, sans souci de s'exposer sinon dans l'intimité d'un foyer, loin des fastes de l'apparat des riches et habiles tapis d'orient; les konya constituent par leur modestie fondatrice une preuve, s'il en fallait, que le bon est partout pour celui qui s'ouvre, que la puissance de la création n'a de limites que celles que le regard et les représentations lui imposent.