Estampe Paul Verlaine d’après Eugène Carrière, France (vers 1890)..Woodcut Paul Verlaine from Eugène Carrière, France (circa 1890)
Vendu..Sold out
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École française de la fin du XIXe siècle
Portrait en estampe d'après Eugène Carrière (1849-1906)
Bois gravé interprété d’après le portrait de Paul Verlaine peint en 1890 (Delteil 26)
Papier
France
Vers 1890
Dimensions
H 52,5 x L 36,5 cm (marges comprises) / H 26,8 x L 22,2 cm (Sujet)
Condition
un trou de ver (hors du sujet)
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French Nineteenth century school
Portrait of Paul Verlaine after Eugène Carrière (1849-1906)
Paper
Woodcut interpreted from the portrait painted in 1890 (Delteil 26)
France
Circa 1890
Dimensions
H 52,5 x W 36,5 cm (including margins) / H 26,8 x W 22,2 cm (Subject)
Condition
a wormhole (in the black background)
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Lorsqu’il peint son vibrant portrait de Paul Verlaine en 1890, Eugène Carrière est au faît de son œuvre. Sa manière est épanouie et même si certains continuent à voir une masse sombre, Carrière mesure, lui, qu’il a trouvé sa voie pour exprimer la leçon chère à Léonard de Vinci. Carrière construit ses personnages de l’intérieur, pas tant comme des squelettes recouverts de chair et de peau mais comme des âmes qui, sorties du magma commun du cosmos, se révèlent à nos yeux comme des esprits. Carrière capte cet instant qui n’en est pas un, il livre son regard dans son acuité à saisir en chacun des portraiturés ce qui l’anime. Il semble se priver de la séduction de la couleur pour plonger son pinceau dans un camaïeu de bistre qui rappelle l’argile dont les hommes sont sortis. Comme Rodin dans sa sculpture, Carrière fige un état de l’âme, le plus à même de nous communiquer l’être au monde de celui que nous regardons par son entremise. Sous le regard bienveillant du peintre, Verlaine surgit de ce néant informe. Sa figure explose à la lumière qui révèle ces couleurs que Carrière savait suggérer. Verlaine est un ange déchu, il est à l’aube de sa mort, c’est une bête puissante et désabusée qui porte le poids d’une vie ardue. Il nous toise et nous convoque à son interrogation.
Carrière livrera en 1896 une version lithographiée de sa figure du grand poète mais jamais il ne manipulera la gouge du graveur sur bois.
Notre étonnante épreuve, témoigne d’un savoir-faire très pointu en matière de gravure sur bois, l’artiste ayant magnifiquement interprété le sujet de Carrière. On connaît une version commandée vers 1900 par la revue l’Illustration qui rappelle beaucoup dans son impression notre épreuve. Il est possible que la nôtre soit l’édition ayant servi de matrice à cette publication.