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Travail français de décorateur

Élément de décor
Panneau mural formant tableau
Plaques de chêne-liège naturel et lichens assemblées sur panneau de contreplaqué
Attaches murales au revers

France
Vers 1960

Dimensions
H 123 x L 92 cm

Condition
Très bon état - usures

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French Work

Decorative Wall Panel
Natural cork oak and lichen assembled on plywood panel
Wall brackets on the reverse

France
Circa 1960

Dimensions
H 123 x W 92 cm

Condition
Very good condition - some wear

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Les artisans français connaissaient autrefois la vertu du bois laissé naturel mais n'imaginaient pas ne pas raboter les irrégularités pour une clientèle accoutumée à la rectitude des travaux d'ébénisterie. Seules de rares pièces paysannes, brutes, conçues dans une immédiateté et un fonctionnalisme non théorisé témoignent d'un regard que nous possédions en propre mais qu'il nous fallut réapprendre à l'aune du travail de quelques artistes d'Alexandre Noll en France à Carl Auböck en Autriche en passant par la vigueur élégante de l'américain George Nakashima tous célébrés aujourd'hui.

L'après-guerre fut fécond dans cette redécouverte d'une beauté naturelle et la nouvelle perméabilité aux vertus nippones du wabi-sabi rapportées par Charlotte Perriand y fut pour beaucoup.

Ce panneau élément de décoration pour un immeuble parisien combine une certaine simplicité naturaliste à l'audace typiquement parisienne des années 1960-70 où la mode est alors à l'éclectisme savant.
A l'image de l'emblématique travail du décorateur Henri Samuel, une certaine intelligentsia parisienne et tout ce que la bande du Palace compte de talents plus ou moins avérés met en perspective un art du mélange bigarré où les évocations de la nature ont droit de cité. Pour les plus sensibles de ces tentatives, le résultat est époustouflant, les meubles et objets antiques côtoient aussi bien des pièces exceptionnelles des dix-septième et dix-huitième siècles que la fine fleur de la création d'alors sur fond d'éléments puisés dans la nature, bois et minéraux. Pour les moins heureux mélangeurs, l'accrochage tourne au vinaigre dans un exercice de mauvais goût ostentatoire et démesuré.

Dans les beaux ensembles, puisque ce sont eux qui nous intéressent ici, s'imagine un art de la collection comme le XIXe siècle en avait le secret. Chaque œuvre n'est pas dépossédée de son autour, prise en elle-même comme orpheline mais est au contraire agencée avec d'autres en contrastes et ripostes en un combat parfois violent d'où émerge le sens même de la collection. Comme un rappel parfois violent que collectionner c'est mettre en perspective, agencer, initier des rapprochements et des rixes, faire un jeu de ces choses qui sinon nous laisseraient comme devant une vitrine de musée, parfois ébahis mais souvent sans usage.